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Le fiasco d'Halloween : c'est pas sorcier

Publié le 31 octobre 2008 par Chroneric

Derrière cette soirée d'Halloween, c'est toute une question d'identité culturelle qui se pose. En dehors du fait que ce nom anglophone est difficilement traduisible. A l'origine une fête celte, donc en partie gauloise, elle a connu surtout une forte expansion sur le continent américain. Allez savoir pourquoi ! Est-ce les Pères pèlerins du Mayflower qui l'ont importée ? Ce sera sans doute difficile d'en trouver les causes historiques exactes. Toujours est-il que depuis quelques années, Halloween tente de s'imposer en Europe, notamment en France. Le problème, pour les commerces principalement, c'est que cette fête des revenants et des sorciers a du mal à prendre par chez nous.

Il est indéniable que n'ayant jamais, par le passé, contribué à la distribution abondante de friandises, nous avons du mal à le faire encore aujourd'hui, question d'habitude. Mais, au-delà de ça, n'y a t il pas aussi un sursaut patriotique ? Cette fête d'Halloween est très connotée "Etats-Unis" et de ce fait, elle nous semble étrangère. Ce n'est pas une sorte de racisme festif mais je dirais plutôt que nous ne nous sentons pas concernés. On l'a tellement vu à la télé dans des films ou des séries américaines, que nous avons pris énormément de recul.

Une autre explication pourrait venir des conséquences. La principale activité de cette fête est le mouvement de masse de bonbons et autres barres chocolatées. Digne d'une journée à la bourse. Pour assurer une distribution, il faut acheter des kilos de bonbons, remplir ces provisions pour un hypothétique passage de petits diables grimés en noir et orange. Ce n'est donc pas sûr de voir défiler les enfants. Mais en plus, pour peu que vos propres chérubins face le tour des voisins, à leur retour vous vous retrouvez avec autant voire plus de friandises qu'au départ. Vous pensiez vous débarrasser des kilos achetés la veille, et voilà que après des coups de sonnettes, vous récupérez tout ce que vous aviez distribué, en terme de quantité. Dans cette optique, les parents vont donc réfléchir avant de se prêter au jeu. On se fait avoir la première fois mais pas l'année suivante. Parce qu'après, il faut écouler les stocks : le fauteuil du dentiste n'est pas loin.

La raison du désintéressement peut aussi être dû à une sorte de ras-le-bol. La fête d'Halloween paye les pots cassés d'une tendance qui ne nous rend pas dupes : le commercial. On a sans doute flairé immédiatement le côté lucratif de la chose, au détriment du festif. Cette soirée amusante pour certains est une formidable occasion supplémentaire de faire du chiffre. Comme beaucoup de fêtes, tout est bon pour vendre. Un bon exemple est Noël où les catalogues, les chocolats et les rayons de jouets débarquent déjà début octobre. Les commerces ne peuvent plus attendre la période "normale" pour vendre et gonfler leurs ventes.

Enfin, il y a un paramètre fondamental à ne pas négliger. La soirée d'Halloween se situe à la même période que la visite à nos défunts. Et cette visite n'est pas propice à la fête pour nous. Notre rapport avec la mort, culturellement parlant, n'incite pas à s'amuser. Outre-atlantique également, la mort n'est pas un éclat de rire mais ils ont su faire la part des choses et faire la différence entre les deux moments, ça ne leur a jamais posé problème.

Au vu de ces explications, il semble que la fête d'Halloween soit bien compromise chez nous et qu'elle aura du mal à se faire une place. Surtout que l'on n'attend pas le 31 octobre pour acheter des bonbons. Les professionnels vont devoir faire preuve d'imagination pour rompre le sortilège…


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