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Au comptoir des politiciens, nous ne pouvions passer sous silence cette étude menée par l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (INPES) et l’Observatoire français des drogues et des toxiomanies (OFDT) sur la consommation d’alcool dans les régions de France.
Une lecture intelligente des donnes présentées nous permet de dresser les grandes tendances suivantes
La perte du leadership mondial
La France rétrograde dans le classement mondial de la consommation d’alcool par habitant : première en 1960 avec 18 litres d’alcool pur par personne, elle a chuté à 9,3 litres en 2003 (pour information, les tchèques se maintiennent à 16,2). Il faudra suivre cette tendance avec attention car c’est un leadership mondiaol de plus que la France abandonne…
Une large part des français exclue de l’accès à l’alcool
En 2003, encore 8,4% des français interrogés de 12 à 75 ans disent n’avoir jamais bu d’alcool de leur vie. Dans un pays développé ou le mot « égalité » est gravé sur tous les frontons des édifices publics, ce constat inquiétant pose ne question de fond : la France serait-elle devenue une terre d’exclusion ? Car quand plus de 8% de la population est exclue de l’accès à un bien de consommation courante, on peut s’interroger…
Les hommes bien meilleurs que les femmes
Cete évidence est confirmée par les chiffres de l’étude et les hommes accentuent leur avance dans la catégorie « consommation quotidienne » puisqqe leur score est trois fois plus important que celui des femmes : cette bonne performance d’ensemble du corps masculin est à saluer et les femmes ont, sur ce segment, encore beaucoup de travail à accomplir d’autant plus qu’en termes de volumes ingurgités, elles sont aussi loin derrière.
Le vin, leader inconstesté
Loin devant les alcools forts (77% contre 56%), le vin demeure leader sur ce segment d’étude. Les français ont conscience de l’importance du secteur viticole et le soutiennent vigoureusement car il crée de la richesse, de l’emploi et contribue, avec la baguette des boulangers, à donner une image tout à fait positive de la France dans le monde.
Les jeunes : une belle progression mais des disparités territoriales
On a connu les jeunes plus solidaires quand il s’agissait de batailler contre une réforme de l’éducation nationale… Mais pour la consommation d’alcool, ils ressemblent plus à des clubs de Ligue de football. S’agissant de la consommation régulière des jeunes, le classement met en avant les Pays de la Loire (Nantes…), la Bourgogne (comment pourrait-on faire autrement avec un tel nom !) ou bien encore l’Aquitaine (Bordeaux…) qui occupent le podium avec une confortable avance.
S’agissant de l’ivresse et des beuveries, là pas de surprise : la Bretagne est très largement en tête avec plus de 10 points d’avance sur le deuxième, la région Midi Pyrénées.
Bilan
Il est malgré tout positif. Malgré une baisse globale de la consommation, la France demeure une terre qui sait apprécier sa production : bière, vin, pastis, calva, poire, tout y passe… Mais cette enquête nous donne surtout une photographie assez révélatrice des mœurs français ; ainsi :
- les retraités sont les plus gros consommateurs, et ceux qui présentent les plus forts risques d’alcoolisme - et pas les chômeurs comme on le pense à tort - ,
- les jeunes préfèrent les ivresses alcooliques,
- parmi les catégories socioprofessionnelles, les agriculteurs sontceux qui ont la consommation régulière la plus élevée…
- le vin arrive de très loin en tête des boissons les plus consommées, et les étudiants plébiscitent la bière (à noter toutefois l’émergence des « premix »
Bref, cette étude est une mine d’information pour les services Marketing de Pernod-Ricard ou de Kronenbourg. A vous de jouer messieurs les communiquants !
François