Sarkozy parle aux banques !
"La République a besoin de vous", leur a-t-il dit, parlant de "crise financière et économique sans précédent". "Engagez-vous totalement dans la lutte contre la crise", a-t-il ajouté.
"Chacun est placé aujourd'hui devant ses responsabilités. Il y a un pacte moral et ce pacte moral, c'est de vérifier que chacun de ses collaborateurs, dans la dernière des agences, le respecte." Or, pour le président de la République, "ce n'est pas encore le cas".
Pauvre garçon ! Après avoir donné aux banques tout ce qu'elles demandaient et plus, voilà qu'il se rend compte que sauvées elles sont désormais libres de faire tout ce qui leur plaît, même si c'est au détriment de la République.
Quoi ! Les banques ne s'engagent pas auprès du Très Grand Homme (TGH) dans la guerre sainte contre la crise, préférant plutôt se protéger ? Le pauvre TGH en est réduit à sortir un "pacte moral" de derrière les fagots pour leur mettre la pression, puisqu'il n'a plus aucun autre lévier.
Martine Orange, sur Mediapart, avait très bien formulé le problème :
En échange de 10,5 milliards d'euros, le gouvernement ne demande rien ou presque: ni actions, même sans droit de vote, ni droit sur les bénéfices futurs, ni révision des rémunérations des dirigeants. Les milliards vont être distribués sous forme de prêts subordonnés d'une durée de dix ans, assortis d'un taux d'intérêt de 8% par an. (La répartition des aides figure dans l'onglet Prolonger.) Les banques qui y souscrivent s'engagent à adhérer à un code de bonne conduite, calqué sur la recommandation du Medef sur les salaires des dirigeants.
En échange des 10,5 milliards, la France a obtenu des banques qu'elles suivraient les recommandations du MEDEF sur les salaires. Rien d'autre.
Et puis nous avons obtenu un "pacte moral". Les banques doivent en rigoler encore, du "pacte moral". Rigolons avec eux pour une fois.