M. Jean Lassalle attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur les éventuelles difficultés que celui-ci pourrait éventuellement connaître dans la mise en oeuvre de la "politique de civilisation" prônée par le Président de la République, au regard notamment de l'orientation qui semble être prise en matière de politique culturelle. Dans le domaine muséal, la suppression de la direction des musées de France va effectivement entraîner une autonomie administrative qui débouchera très certainement à plus ou moins long terme sur une autonomie financière. Il est à craindre que cette autonomie, conjuguée avec une éventuelle application du projet d'aliénabilité des collections de nos musées, ne les ramène à une situation dramatique de malthusianisme économique. Alors, condamnés à choisir entre le maintien, la survie de nos musées, chapelles intemporelles de notre patrimoine culturel, et la vente des oeuvres qui constituent ce même patrimoine, on peut redouter l'appauvrissement forcé de nos collections. Ainsi donc, l'État remplirait ses caisses en vidant sa vitrine. En conséquence, il lui demande de fournir les explications nécessaires à la compréhension de notre future politique de civilisation. (j'adore cette conclusion de Lassalle :-) Moi aussi je ne comprends pas la politique de civilisation du Président !!!)
Juste une petite remarque, au fait ; le JO avait publié, le 15 janvier dernier, la question 14807 de Jean Lassalle sur l'inaliénabilité des collections publiques d'oeuvre d'art. Je crois même que j'avais fait une note à ce sujet (oui, ça me revient : c'était sur les musées et la Caverne d'Ali Baba. J'aurais du l'intituler Les musées, la Caverne d'Ali-Baba et les 40 voleurs, tiens...Je republie la question, toujours sans réponse à ce jour :
M. Jean Lassalle interroge Mme la ministre de la culture et de la communication sur l'inaliénabilité des collections détenues par les musées français. Dans la lettre de mission en date du 1er aout 2007 remise à Mme la ministre conjointement par le Président de la République et le Premier ministre, il lui a été demandé « d'engager une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d'aliéner des oeuvres de leur collection sans compromettre naturellement le patrimoine de la nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux ». Sachant que la majorité des conservateurs se sont élevés contre cette idée, notamment par l'intermédiaire de M. Loyrette, président-directeur du Louvre, et Mme Francine Mariani-Ducray à la direction des musées de France, sachant que les risques de dérives mercantiles sont à craindre dans la perspective d'une aliénabilité des oeuvres, sachant que le mythe des cavernes d'Ali Baba enfouies sous nos musées a été démenti par les conservateurs eux-mêmes à plusieurs reprises, il est possible de se questionner sur la nécessité d'un tel projet. Par ailleurs, cette politique de commercialisation des collections, déjà pratiquée aux États-Unis, a prouvé sa dangerosité en rendant possibles les erreurs d'évaluation des oeuvres, qui ont entraîné des drames financiers pour les musées concernés. Il lui demande en conséquence de prendre en compte ces éléments afin de procéder en concertation avec les acteurs concernés à une réelle évaluation de cette problématique.