Après le Studio, la boutique Najwa

Publié le 31 octobre 2008 par Ttiger

(Granby) La Ville de Granby ne s’intéresse pas qu’au bar de danseuses nues Le Studio. Elle a aussi un oeil sur l’immeuble voisin, qui abrite la boutique Najwa. Réunis en séance extraordinaire, les élus ont lancé hier soir une autre procédure d’expropriation, cette fois-ci pour l’édifice situé au 178 rue Principale, propriété de Georges Zigby.

La semaine dernière, ils avaient posé pareil geste pour Le Studio. La nouvelle a depuis défrayé les manchettes et fait réagir des citoyens. Une réaction qui étonne le maire de Granby, Richard Goulet. «Ça suscite peut-être plus d’attention que ça devrait», dit-il au sujet des médias d’ailleurs au Québec qui ont relevé l’initiative des élus granbyens.

«Tout ce qu’on dit, c’est que ce genre de commerce a le droit d’exister et d’être ailleurs à Granby. C’est juste qu’on ne veut pas qu’il ait pignon sur la rue Principale», ajoute M. Goulet.

Au terme des démarches d’expropriation, la Ville de Granby souhaite démolir l’édifice du Studio afin de laisser place à des initiatives de revitalisation du centre-ville. En ajoutant l’édifice voisin, celui de Georges Zigby, la Ville disposera d’un espace intéressant. La disposition des immeubles fait également en sorte qu’ils sont pratiquement imbriqués l’un dans l’autre.

Espoir

Les procédures d’expropriation sont lancées en deux temps, soit à une semaine d’intervalle, car les négociations avec les deux propriétaires n’étaient pas au même point. «On n’a pas procédé avec l’immeuble de M. Zigby la semaine dernière parce qu’on ne lui avait pas fait d’offre (d’achat) encore. Ça a été fait dans le courant de la semaine passée», dit le maire.

«Dans le cas de M. Zigby, on lance les démarches. Mais on a confiance et on aimerait s’entendre à l’amiable. On attend un retour de sa part rapidement», ajoute-t-il. L’évaluation municipale de l’immeuble où loge la boutique Najwa est de 120 000 $.

Là devraient toutefois s’arrêter les visées de la Ville sur les immeubles en place dans le secteur. «Après, la Corporation de développement commercial et touristique aura une meilleure vue d’ensemble pour développer le quadrilatère (Principale, Saint-Joseph, Empire et Johnson)», estime Richard Goulet.

Ce dernier affirme que la Ville a bien des «idées» pour combler «ce trou». Mais il refuse pour le moment de lever le voile sur la teneur de ces projets. «On veut en faire un projet de communauté», dit-il.

Tout cela s’inscrit alors que la Corporation s’est engagée à travailler avec l’organisme Fondation Rues Principales pour une période de trois ans. «Si on veut revitaliser, il faut poser des gestes concrets», déclare le maire Goulet.

Et il est inévitable, selon lui, qu’une facture accompagne pareille opération. «C’est une transaction financièrement intéressante. Ça va se révéler aussi profitable que pour le Jean-Coutu (pour lequel des démarches d’expropriation ont été réalisées)», croit-il.

Le maire Goulet estime par ailleurs que la majorité de la population appuie le conseil municipal dans ce nouveau projet.

MARIE-FRANCE LÉTOURNEAU
La Voix de l’Est