Rallye du Valais, acte III.
Nous en étions restés, dans nos aventures valaisannes, à une voiture qui, par moments, refusait de démarrer normalement et qui faisait entendre un bruit étrange venant de la roue avant droite. Mais samedi matin, l'inquiétude n'était pas de mise. Du moins, pas tout de suite...
Les aventures ont, une nouvelle fois, commencé avant même d'avoir rejoint le parc de départ. Nous avions quitté notre logement de Veysonnaz dans les temps, avec une petite marge pour les éventuelles surprises sur la route, à transformer à l'arrivée par le temps de prendre un café avant d'attaquer. Mais, dans la descente, il y a eu un petit bug. Après les lentilles de contact oubliées par Yves lors du rallye du Suran, c'était à mon tour d'en faire une belle: le soir d'avant, ma cagoule s'était sournoisement glissée dans le sac de sport qui nous sert de valise. Je n'y avais pas pris garde sur le moment, pensant que je ne pouvais pas omettre de récupérer un objet aussi indispensable qu'obligatoire, question règlement. Grave erreur...
Heureusement, l'alerte a sonné dans mon esprit un peu embrumé par une nuit trop courte suffisamment tôt pour que nous ayons le temps de retourner la chercher. Problème: nous avions laissé les clés de l'appartement à Marie, qui comptait aller nous voir passer dans la première spéciale du matin. Et... son téléphone portable ne passait pas! Ouille. Mais ce problème de réseau n'a été que de courte durée et, non contente de nous attendre, Marie a filé récupérer elle-même l'objet de toute ma convoitise du moment et nous l'a amené sur le parking. Mais cet aller-retour imprévu a fait que la petite marge de sécurité, côté timing, a été grillée dans son intégralité. Heureusement, les pendulaires sont peu nombreux le samedi matin et nous sommes arrivés à l'heure pour récupérer la Saxo. Mais avec déjà un "coup de chaud" au saut du lit et, surtout, pas le moindre vieux bout de café à l'horizon à se jeter dans le gosier. Tant pis: je me suis rabattue sur le Red Bull. Davantage de caféine mais beaucoup plus froid. Brrr....
Partis à l'assaut, le coeur vaillant, de cette troisième journée, nous avons d'emblée dû déchanter: un concurrent était sorti dans une portion étroite de la première spéciale du jour et il n'y avait plus moyen de se frayer un passage. Spéciale annulée (comme cela avait déjà été le cas le jour précédent pour le premier passage de la spéciale de Lourtier). Nous y sommes donc passés en "liaison", ce qui nous a permis de voir que la route était nettement moins verglacée et piégeuse que l'année dernière. De quoi nous rassurer pour la suite.
Et, effectivement, les deux spéciales suivantes se sont plutôt bien déroulées. Oh, pas de quoi pavoiser, question chrono, mais nous avons senti que nous retrouvions un petit peu confiance en la voiture. Et en nous, par le fait. De retour à l'assistance, nous avons quand même eu droit à la surprise du chef (en tous cas pour moi). Vu les bruits qui s'échappaient de sous la voiture, j'ai pensé que Jean-Mi en avait eu assez pour le week-end et qu'il avait décidé d'attaquer la Saxo à grands coups de masse. En fait, il m'a dit plus tard qu'il avait tapé tout doucement avec le marteau en je ne sais plus trop quelle matière, celui qui fait plus de peur que de mal. Le souci? Le bruit que nous entendions, provenant de la roue avant droite, n'avait rien d'un cardan prêt à lâcher. C'était "juste" la carrosserie qui touchait le pneu et qui risquait de l'entamer salement.
Là, j'aurais envie de dire "ça recommence", voire "ça continue". Mais bon. Décision a été prise par le pilote d'assurer tous les virages à gauche serrés où la carrosserie pourrait venir se frotter à la gomme. Sachant que nous partions pour la super-spéciale "tounicoti-tounicota" des Casernes de Sion, c'était pas gagné d'avance. Mais ça s'est plutôt bien passé et nous ne nous en sommes pas trop mal tirés. A tel point qu'Yves m'a demandé si j'étais sûre que nous avions fait le nombre de tours réglementaires quand je lui ai annoncé la sortie, alors que, d'habitude, il nous semble que nous n'en voyons jamais le bout, de cette spéciale en boucles...
Bien contents, nous avons donc abordé la suite de l'après-midi, avec cette petite appréhension, la même que l'an dernier, de tout mettre par terre sur une petite erreur, alors que nous touchions au but. Et puis là, patatras: après avoir assuré tous les virages à gauche pour économiser le pneu, voilà que c'est la direction assistée qui s'est fait la malle! Traduction: pour le pilote, au moment de tourner le volant, c'est comme si la voiture pesait tout à coup le double de son poids (et dire qu'elle était trop légère avant le rallye... mais bon). Freluquets s'abstenir!
J'ai eu beau essayer de plaisanter, ça n'a pas du tout fait rire ledit tourneur de volant. Même que, dans certaines épingles hyper-serrées de la spéciale suivante, il a un peu piqué les répliques au Capitaine Haddock... Et nous avons terminé les deux dernières spéciales tant bien que mal.
Le passage de la dernière ligne d'arrivée, à Nendaz, ne nous a pas autant émus que l'année dernière. Un peu sous le choc, il nous a fallu tout le retour jusqu'à Martigny pour réaliser que nous venions de vaincre tous les obstacles les uns après les autres pour savourer le plaisir d'être à l'arrivée de cette épreuve, à bord d'une voiture presque de "fabrication maison". Mais l'accueil que nous ont réservé nos amis à l'ultime parc d'assistance a fini de nous convaincre que terminer ce rallye était notre plus belle victoire de la saison. Heureusement qu'ils nous ont arrosés de champagne, sinon nous n'aurions eu aucune excuse pour les yeux embués...
Mais cette victoire, c'est aussi, SURTOUT, celle de Jean-Mi, de Jean-Luc, de Sylvain et de Fred, qui ont fait preuve de ténacité, de rapidité et d'un savoir-faire hors normes pour nous rendre, après chaque période d'assistance, une voiture en état de rouler. Alors, les gars, BRAVO et MILLE MERCIS!
Et parmi les amis que nous avons eu tant de plaisir à voir tout au long de ce rallye, j'aimerais remercier de leur présence Cécile, Corinne, Danièle, Emile, Jean-Marcel, Adrien, Laetitia, Alexandre, Suzanne, Cédric, Eric et... tout ceux que j'oublie au moment d'écrire cette note.
Et, bien sûr, Valentin et Marie, qui ont sacrément assuré, côté repas (la tartiflette du samedi va sans aucun doute entrer dans la légende du team)!
Et encore des remerciements pour ceux sans qui nous n'aurions certainement pas pu participer à ce rallye du Valais: Nadège et Patrick, de la société H2O service , Pascale et Bertrand de la société Schradair Compresseurs , deux sponsors "spécial Valais", ainsi que tous les partenaires de notre team, à savoir Coelec , Durlemann , Sauter , Cuivretout , Interpublicité et Charly Lambert (en espérant que je n'ai oublié personne!).
Jacqueline