Dans sa note Service de presse, l’horrible vérité, Dorian m’a bien fait marrer (alors, qu’il peut être mortellement ennuyeux dans la réalité, quand il n'est pas bourré. Je dis ça, en toute amitié, vieux frère !). Il se demande notamment s’il faut que les écrivains se fassent «chier » (oui, c’est son terme !) à écrire des dédicaces sur leur nouvel ouvrage envoyé aux journalistes. Dorian aime ça. Moi, je m’en tape pas mal. Mais je lis quand même par pure curiosité et pour flatter mon ego surdimensionné (donc, tu ne t’en tapes pas… seriez-vous en droit de me rétorquer dans les dents. Vous avez raison, c’est la première chose que je regarde quand je reçois un livre mais vous n’êtes pas obligés de me tutoyer !). Savez-vous que certains auteurs échappent à cet exercice ? Notamment ceux qui ont la chance de ne pas vivre dans la capitale où ceux (moins nombreux) qui assument de ne pas mettre le quart d'un petit doigt de pied dans ce marché de dupe, cette scandaleuse connivence avec l’ennemi (le journaliste), voire dans ce que l’on peut considérer comme un truc ridicule qui met du grain à moudre dans cette pitoyable société du spectacle. Si, il y a des intègres. Alors, la maison d’édition, soucieuse de ne point vexer les journalistes littéraires, glisse discrètement un carton avec cette jolie formule : C’est ce que j’ai reçu la semaine dernière dans le livre de Jacques A.Bertrand (pas encore lu mais qui me paraît fort jubilatoire étant donné le titre : J’aime pas les autres. Je sais, c’est peu pour juger mais c’est assez pour se dire : « je vais le lire »). Ceci dit, je ne me presse pas car je n’ai pas le droit d’écrire quoi que ce soit sur cet ouvrage avant une date bien précise. Oui, un deuxième carton, tout aussi poli, me le signifie :
Voyez comme il y a bien des égards envers des gens comme nous. On nous remercie, on nous présente ses hommages. Bref, on nous ménage et c’est bien appréciable. Quel beau métier nous faisons !
Rastignac