Le mystère de la femme en rouge

Publié le 30 octobre 2008 par Chantal Doumont

On savait que le rouge agaçait les taureaux, qui finissaient par en perdre les oreilles et la queue. Une étude menée par le très sérieux psychologue Andrew Elliot, professeur à l'université de Rochester, dans l'Etat de New York, montre que le rouge peut aussi faire perdre la tête aux hommes.

Selon cette enquête, publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology, les hommes trouvent les femmes plus attirantes si elles sont vêtues de rouge ou si elles se trouvent dans un environnement où apparaît cette couleur traditionnellement associée à l'amour.

Si ce penchant peut être effectivement rattaché à un héritage culturel, il pourrait aussi puiser ses racines dans des prédispositions biologiques propres à la nature de l'homme.

Le professeur Elliot a présenté à une centaine de "cobayes", pour la plupart étudiants à l'université, des photographies de femmes et leur a demandé de les classer selon l'attirance qu'elles exerçaient sur eux.

La même jeune femme, si sa photo est bordée de rouge, apparaît plus attirante que lorsque le cliché est bordé d'une autre couleur. Même résultat quand cette jeune femme est vêtue d'un chemisier rouge plutôt que bleu.

Les hommes à qui on proposerait un rendez-vous avec une jeune femme se disent prêts à dépenser plus pour la "femme en rouge" que pour la même femme portant un vêtement d'une autre couleur.

Les chercheurs ont également soumis des jeunes femmes à ces tests, leur demandant de juger du charme que dégagent les autres femmes. Cette fois, le rouge ne paraît avoir aucune influence sur leur choix.

L'étude souligne les correspondances génétiques entre l'être humain et les primates, dont certains semblent également très attirés par le rouge. Par exemple, chez les babouins et les chimpanzés, les femelles exhibent sur certaines parties du corps, à l'approche de l'ovulation, une belle couleur rouge, signal que les mâles trouvent apparemment irrésistible.

Will Dunham, version française Guy Kerivel

Reuters