Cul de Poule. 2 Miam sur 5.
Le problème avec les restaurants couloirs, c’est la proximité des tables et les décibels qui montent en fonction du remplissage. Pour couvrir la conversation de votre voisin qui raconte sa récente séparation avec sa dulcinée avec laquelle il devait se marier samedi prochain et pour ne pas entendre les lamentations d’un acteur qui trouve anormal que sa prestation dans un feuilleton diffusé sur TF1, ne soit pas mieux payée, vous êtres contraints de vous égosiller pour faire remarquer à votre invité la beauté de la trancheuse Berkel rouge qui trône à l’entrée. Sur votre lancée, vous lui apprenez que les caisses d’Anjou d’Olivier Cousin ne devraient pas rester longtemps sous l’escalier tant ce vin est délicieux et à l’aide de grands gestes, vous tentez de le faire réagir sur la chaise d’écolier sur laquelle il est assis ou sur la banquette en skaï vert. Naïvement, vous espérez que l’arrivée des mets va inciter tout ce petit monde à baisser d’un ton. Peine perdue ! Est-ce la banalité des plats qui empêche toute concentration ? Ca y participe. Ce ne sont effectivement pas le carpaccio de saumon, l’assiette d’andouille ou de viandes froides ou le cabillaud servi à peine tiède avec une purée de carottes bouillante qui vont ramener le silence. En revanche, l’assiette de pancetta et de jambon de Bayonne qui fond en bouche comme neige au soleil ou le savoureux clafoutis aux cerises ont ce pouvoir. Profitez de cette accalmie pour dire tout le bien que vous pensez du morgon 2007 de chez Thévenet parce qu’après, ça repart de plus belle.
53, rue des Martyrs. 9e. 01 53 16 13 07. Menus : de 17 € (au déjeuner) à 25 € (au dîner). Fermé dimanche et lundi. M° : Pigalle ou Saint-Georges.