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Dans la série de billets que j’ai à faire suite à la rencontre avec Julien Dray, il y a deux ou trois sujets plus difficiles que d’autres à aborder. Il faut que je m’en débarrasse très vite. Dans mon premier billet, ce matin, je parlais de tourner une page. Il faut le faire. Pas une seule page, d’ailleurs.Michel Rocard hier et HenriEmmanuelli aujourd’hui ont annoncé ou sous-entendu qu’ils quitteraient le Parti Socialiste si Ségolène Royal était élue. A ma connaissance, elle n’est, à ce jour, candidate à rien, les papis auraient pu la fermer. On les a bien aimés. Je continue à boire les interventions d’Emmanuelli et à admirer son approche pédagogique lors de toutes celles-ci. Néanmoins, ils auraient du la fermer. Cette tendance à nuire en permanence est désastreuse.De part ce constat, il y a plein d’anciens du PS qui n’ont plus nécessairement leur place au premier plan médiatique car ils ne peuvent pas incarner le renouveau, l’autre politique dont on a besoin, celle dont nous a parlé Julien et dont je n’ai pas encore fait de billet. C’est aussi pour ça que les « noms » sont aussi important que les projets, le texte des motions, …Je ne vais pas citer de nom. Chacun pourra y mettre qui il veut… L'autre sujet à aborder est la défaite de Ségolène Royal en 2007. Ca nous a occupé une partie de la soirée hier, Martin sachant parfois être très bavard (au fait ! N’oubliez pas de lire son premier compte rendu).L’éternel sujet est de savoir à qui l’attribuer : aux éléphants ou à Ségolène (vous permettez que je l’appelle Ségolène ?). J’étais plutôt du genre à accabler cette dernière sans toutefois exonérer les autres et je continue à penser que ce n’était pas la candidate idéale, mais certains arguments de Julien ont fait sérieusement mouche en moi.Si je continue à penser qu’elle n’était pas la candidate idéale, n’est-ce pas aussi de la responsabilité des éléphants ? Si on a pensé qu’elle a trop fait campagne à l’extérieur du Parti, n’est-ce pas aussi qu’elle était mal reçue à Solferino ? Si elle semble avoir été maladroite sur certains points, n’est-ce pas aussi que la réaction des autres lui empêchaient d’accorder sa confiance à certains de ses camarades ?Chercher un responsable revient à peu près à se demander qui était là le premier : l'oeuf ou la poule. Je précise que je ne souhaite pas ici ouvrir le débat, je n’attends pas de réponse en commentaire. Je risque même fort de supprimer tout commentaire déplaisant (sur cette défaite comme sur le sujet précédents, les vieux !).En débattant depuis près d’un an avec mes copains du groupe de discussion des Left_blogs comme hier soir avec Julien, j’ai été très surpris par la profondeur des morsures laissées par cette campagne. Une très forte violence en ressort et j’en ai parlé avec Tonnegrande dans le taxi qui nous ramenait (il a lui-même été militant politique dans une autre vie et connaît assez bien le phénomène) : le phénomène est très courant, presque naturel.Je ne sais pas quel est le processus de désignation du candidat pour 2012. Mais qu’ils ne fassent pas les cons ! Qu’ils ne fassent pas un referendum interne six mois avant les élections ! Qu’ils laissent le temps, peut-être pas aux plaies de se réformer, mais au moins de remettre en ordre de marche, la machine électorale ! Il faut tourner la page.Pendant le vote des motions, au congrès, il est possible (je n’y crois pas) qu’une des motions prenne largement la tête. La désignation du candidat aura alors presque été faite. Qu’ensuite, ils respectent ce choix !Si les motions arrivent presque à égalité, je ne vois qu’une seule personne pouvant accéder au poste de Premier Secrétaire.J’étais avec elle hier soir.Non. Ce n'est pas Tonnegrande.