Cette année, plus on approche de l’échéance plus les craintes sont vives de connaître à nouveau un « bug » démocratique. Nombre d’observateurs parient en effet sur une élection serrée malgré l’avance de huit à dix points de Barack Obama dans les sondages. D’abord parce que tout se jouera dans quelques Etats seulement – les désormais fameux Swing States – où il est, par définition, difficile de prévoir l’issue du scrutin. Ensuite parce que les techniques même de vote (vote par anticipation, vote par correspondance, vote électronique, machines à voter…) sont nombreuses, différentes d’un Etat voire d’un comté ou d’une ville à l’autre, et pour certaines d’entre elles, peu fiables, ce qui multiplie les risques d’erreur et de litige. Enfin parce que de nombreux doutes pèsent sur les inscriptions record sur les listes électorales –particulièrement du côté démocrate où l’on mise sur une forte participation notamment des jeunes et des minorités, deux catégories d’électeurs qui sont habituellement moins faciles à mobiliser que les autres.
D’aucuns, surtout chez les Républicains, crient à la fraude potentielle. On peut y voir de leur part un ultime argument de campagne alors que l’élection semble perdue. On peut y voir aussi le signe d’une démocratie américaine qui a certes toujours connu des phénomènes de fraude mais qui a surtout été fragilisée dans ses fondements mêmes par les années Bush. Celles précisément qui ont commencé en novembre 2000 sur un terrible malentendu électoral.
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Chronique publiée dans le quotidien Nice Matin du 30/10/08.
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