D'où vient le ginseng ?

Publié le 30 octobre 2008 par Marieclaude

Crédit photo : Gabriele Nola/FlickR

On s'en sert pour :

Stimuler le système immunitaire.

Traiter la dysfonction érectile, le diabète de type 2.

Améliorer la performance physique et le bien-être général, prévenir le cancer.

Tonifier l'organisme des personnes fatiguées ou affaiblies, rétablir la capacité de travail physique et de concentration intellectuelle, aider les convalescents à reprendre des forces.

Traiter le diabète et la dysfonction sexuelle, stimuler le système immunitaire; préserver la santé des personnes vieillissantes, notamment des femmes ménopausées.

Légende des symboles
Posologie

Stimulation du système immunitaire

  • Extrait normalisé (4 % à 7 % de ginsénosides). Prendre de 100 mg à 200 mg, deux fois par jour.

Fatigue physique ou intellectuelle, convalescence

  • Extrait normalisé (4 % à 7 % de ginsénosides). Prendre 200 mg, d'une à trois fois par jour.
  • Teinture (1:5 - g/ml). Prendre de 5 ml à 10 ml par jour.
  • Racine séchée. Prendre entre 500 mg et 2 g de racines sous forme de capsules ou en décoction (faire bouillir de 1 g à 2 g de racines dans 150 ml d'eau pendant 10 à 15 minutes). Les dosages peuvent aller jusqu'à 3 g trois fois par jour.

Durée du traitement
L'Organisation mondiale de la Santé recommande de prendre le ginseng de préférence le matin. Selon la Commission E, le traitement dure généralement trois mois. Dans la tradition russe, par contre, on recommande de prendre le ginseng pendant 10 à 15 jours, puis de faire une pause de deux semaines avant de reprendre le traitement, si nécessaire. En Médecine traditionnelle chinoise, il n'y a pas de limites de temps au traitement, notamment dans le cas des personnes affaiblies auxquelles on conseille un usage à long terme ou même chronique.

Historique

Le ginseng est la plante médicinale qui jouit de la plus grande renommée en Asie. Elle fait partie de la pharmacopée de la Médecine traditionnelle chinoise (MTC) depuis au moins 2 000 ans. Les médecins chinois considèrent le ginseng asiatique (Panax Ginseng) comme un tonique du Qi, la source de l'« Énergie vitale ». On lui attribue la propriété d'accroître la force et le volume du « Sang » (le concept de « Sang », en MTC, est plus large qu'en médecine occidentale moderne – voir notre section Médecine chinoise 101), d'augmenter la vitalité et l'appétit, de calmer l'« Esprit » et de procurer la « Sagesse ». On estime qu'il agit sur l'ensemble de l'organisme de plusieurs manières subtiles, et qu'il contribue à la santé et au bien-être globaux.

Le nom générique Panax vient des mots grecs Pan, qui signifie « tout », et Akos qui veut dire « guérir ». Le terme ginseng vient des mots chinois Gin, qui désigne « l'homme », et Seng qui veut dire « essence ».

L'espèce nord-américaine (Panax quinquefolius) fut introduite en Chine autour de 1718 après avoir été identifiée dans la région de Montréal par un missionnaire jésuite. Les herboristes chinois l'ont rapidement adoptée, soulignant sa grande similitude avec le ginseng asiatique tout en reconnaissant sa spécificité. Selon les praticiens de la MTC, le ginseng américain serait plus « Froid » et plus « Yin » que son cousin asiatique, ce qui en ferait une plante plus appropriée pour les femmes et les adolescents, pour qui P. ginseng serait trop « Chaud ». Certains observateurs occidentaux croient que la notion chinoise de « Chaleur », qui a peu de choses à voir avec le sens qu'a ce mot en Occident, ferait référence à une action hormonale.

L'intérêt marqué des Chinois pour l'espèce nord-américaine (P. quinquefolius) a entraîné une récolte effrénée de la plante. Les « Daniel Boone » et « Radisson » des nouveaux territoires, aidés des tribus amérindiennes, ont pratiquement éradiqué l'espèce en pratiquant le commerce lucratif de la racine tant prisée par les Chinois. La plante, qui était autrefois relativement abondante dans les grandes érablières naturelles du Québec, a aujourd'hui pratiquement disparu. Aux États-Unis et au Canada, le ginseng sauvage est considéré comme une espèce en danger d'extinction et sa récolte est interdite.

On sait peu de choses de l'usage que les Amérindiens ont fait du ginseng indigène avant sa quasi-extinction. Il semble qu'une peuplade l'employait pour fortifier la santé des personnes âgées tandis qu'une autre s'en serait servie pour accroître la fertilité féminine. Enfin, selon une légende, la plante permettait d'accoucher sans douleur.

Presque tout le ginseng du commerce mondial est aujourd'hui cultivé en champ, sous ombrières. Au Québec, des groupes tentent depuis quelques années de réimplanter la variété nord-américaine dans les érablières. Les herboristes chinois estiment généralement que les racines provenant de plantes ayant poussé dans leur environnement naturel sont plus efficaces que celles qui proviennent des cultures commerciales en champ; ils leur accordent donc une plus grande valeur. Chose certaine, la culture du ginseng en champ nécessite l'application de fongicides afin de protéger les plantes contre les maladies causées par des champignons microscopiques. Or, la majorité des produits utilisés à cette fin sont très toxiques, souvent cancérogènes, et il arrive qu'on en retrouve dans le produit fini. La nouvelle réglementation de Santé Canada sur les produits de santé naturels prévoit des contrôles stricts au chapitre de la teneur en pesticides, herbicides, métaux lourds et autres produits toxiques. D'ici la fin de 2008, tous les suppléments vendus au Canada devront se conformer à ces normes.

Traditionnellement, le ginseng asiatique (P. ginseng) est dit « blanc » lorsque la racine a simplement été nettoyée et séchée. On le dit « rouge » ou « ginseng rouge coréen » lorsque la racine a été traitée à la vapeur avant d'être séchée.

Par www.passeportsante.net   Bonne journée, Marie-claude