Brume
Qu’ai-je gagné
à dissiper une à une les taies
qui me bouchaient les yeux
si je n’ose faire face
à la vérité terriblement nue
contre quoi tout mon corps se révulse ?
Matin
Première tâche
au sortir du linceul de la nuit :
me délivrer
de la crasse de lugubres ressassements
qui m’encaque
rosée opaque et funèbre
née du complot quotidiennement fomenté
dans l’épaisseur muette de mon sommeil.
Automne
Ce que j’écris et qui,
doré par mon orgueil,
me semble traits de feu
n’est peut-être que lueurs sur un marécage
ou flamboiement de feuilles mortes.
Éclaircie
Sans fracas
la ténèbre se dissipe et,
la bouche s’éveillant,
l’enfer pour un peu deviendrait paradis.
Michel Leiris, Ondes, Le temps qu’il fait, 1987, non paginé.
Contribution de Tristan
Hordé
Michel Leiris dans Poezibao :
bio-bibliographie, extraits 1
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