La sortie de la première partie du film du réalisateur Jean-François Richet le 22 octobre, a remis Jacques Mesrine sur le devant de la scène. L’interprétation de Vincent Cassel est saisissante. Il a su capter la personnalité complexe du truand, à la fois enjôleuse, brutale et égocentrique.
Les éditeurs ont surfé sur la vague médiatique puisqu’une dizaine d’ouvrages sont disponibles sur le sujet. Tout d’abord, la réédition par Flammarion du livre que Mesrine a écrit en prison en 1977, L’instinct de mort. C’est une autobiographie à sa gloire où il explique ses codes d’honneur de truand de haut vol.
Son avocate d’alors, Maître Martine Malinbaum, publie quant à elle les lettres et les poèmes que le « grand Jacques » lui a écrit du fond de sa cellule des Quartiers de Haute Sécurité de la prison de la Santé à Paris. Un Mesrine intime (Editions du rocher) qui sait se montrer tendre et poétique, peut être un brin manipulateur, en tout cas à mille lieux de la brute baptisée par les médias l’Ennemi Public N°1.
Et puis, il y a le récit de Jeanine Martigny, Otages à perpétuité (Editions Jean-Claude Gawsewitch). Elle fut la victime de Jacques Mesrine et François Besse le 30 juin 1978 lors du hold-up de la Société Générale du Raincy. Le traumatisme qu’elle a subit ce jour-là avec sa famille ne s’effacera jamais. Si l’attaque de la banque s’est fait « en douceur », la pression psychologique mise en place par les deux braqueurs fait toujours son effet 30 ans après ! C’est la première fois qu’est opposée l’image du gangster « au grand cœur » à la détresse de ses victimes. Une façon de remettre chaque personnage à sa véritable place.