La compagnie d'improvision théâtrale la Marmaille prend ses quartiers deux fois par mois aux Salinières jusqu'en mai prochain. Cédric Bonneau, le fondateur revient sur le concept
Comment s'est montée la Marmaille ?
Issu du Déclic théâtre à Trappes, qui a notamment lancé Jamel Debbouze, je suis installé à Bordeaux depuis un an. Par hasard, j'ai rencontré Loic Rojouan ( ndlr : récemment à l'affiche de "La Biscotte au café-théâtre des Beaux-Arts"). J'ai conçu alors la Marmaille, une bande d'enfants très bruyants.
Quelle est la différence entre l'improvisation théâtrale et les matchs d'impros ?
Personnellement, j'ai mangé pendant des années du match d'improvisation théâtrale et cela implique trop de contraintes, logistiques notamment. Chez nous, chaque spectateur est invité à inscrire un thème. Après tirage au sort, cinq comédiens dont trois du collectif "Restons calmes") improvisent sur scène pendant une heure des sujets du type "J'ai un problème avec ma belle-mère" qui est récurrent. Chacun bénéficie de 1 seconde à dix minutes et doit trouver une chute. Le tout sans aucun jugement et sans limites. C'est ce côté qui est vraiment intéressant, de taper un boeuf sur scène.
Quels sont les critères pour devenir un bon improvisateur ?
De l'écoute, de l'énergie sont nécessaires. Et puis il faut vraiment se lâcher complètement. La plupart des comédiens que nous avons contactés ont peur car ils sont habitués à la sécurité du texte que l'on trouve dans le théâtre classique. Des ateliers permettent de surpasser cette crainte.
Est-ce un genre en progression sur Bordeaux ?
Ce qui est dommage c'est que dans ce milieu, tout le monde veut créer sa propre ligue plutôt que de s'unir. Selon moi, il existe un potentiel monstre en terme de comédie ici mais les structures ne font pas assez pas confiantes. A nous aussi de faire nos preuves avec des rendez-vous réguliers.
Propos recueillis par Carine Caussieu
"La Marmaille improvise", les lundis 10 et 24 novembre à 20h30 au théâtre des Salinières, 8€. Résa au 05 56 48 86 86