Barack Obama (photo provenant de Wikipedia ici) a orienté l'essentiel de sa campagne sur l'économie. Il l'a fait avant que la crise financière de cet automne ne se déclenche. Ce
qui lui a donné un avantage sur John McCain qui ne s'en est inquiété que dans les derniers temps : du coup d'ailleurs il est remonté dans les sondages. Parce que l'économie est devenue
un des principaux sujets de préoccupation des électeurs américains.
Si l'on se rend sur le site du candidat démocrate, on ne peut qu'être frappé par le nombre d'interventions de l'Etat qui figurent à la rubrique "economy" ( ici ) et qui correspondent à plus de 180 programmes. Autant de promesses électorales qu'il faudra bien financer d'une manière
ou d'une autre, sachant que le déficit du budget est d'ores et déjà de l'ordre de 1'000 milliards de dollars, déficit auquel sera confronté le vainqueur de l'élection américaine quel qu'il
soit.
Le plan économique d'Obama commence par une aide d'urgence de 1'000 $ aux familles américaines pour payer leurs factures : 50 milliards de dollars, qui seraient prélevés sur les
profits excessifs des compagnies pétrolières (d`où une augmentation du carburant et une réduction de l'exploration et de la production voir mon article La baisse du prix du pétrole après la hausse ? ). Cela continue par un crédit d'impôt de 500 $ par personne qui travaille (1'000 $
par famille) : 150 millions de travailleurs seraient concernés et cela se traduirait par l'exonération d'impôt de 10 millions de personnes. Cela continue encore, entre autres, avec
l'exonération d'impôt de 7 millions de personnes âgées qui gagnent moins de 50'000 $ par an.
Selon l' Urban Institute and Brookings Institution's Tax Policy Center (TPC) ( ici ) ces premières mesures
représenteraient un coût de 1'320 milliards sur les 10 prochaines années.
Toujours selon le TPC, les subventions en matière d'assurance-maladie basée sur le revenu, l'extension de l'admission à Medicaid et les crédits d'impôts accordés aux
micro-entreprises représenteraient au total un coût supplémentaire de 1'630 milliards de dollars, toujours sur les dix prochaines années.
Le National Taxpayers Union Foundation (NTUF) ( ici ) a compilé les 176 autres programmes de dépenses et cadeaux fiscaux du candidat
Obama. Il n'a réussi à en chiffrer que 77 d'entre eux. Le NTUF estime à 1'400 milliards de dollars le coût de ces 77 programmes sur les 10 prochaines années.
Au total le coût des promesses d'Obama est au bas mot de l'ordre de 4'250 milliards de dollars sur dix ans, soit de 425 milliards de dollars par an. Qui va payer ? Les riches bien entendu (voir la rubrique "fiscal" du site de Barack Obama ici ). Seulement il ne parviendra à lever auprès d'eux que 30 à 35 milliards par an, en les étranglant davantage. Il faut savoir en effet qu'aux Etats-Unis, en 2006, selon le Joint Tax Comittee ( ici ), 60% des contribuables, ayant un revenu inférieur à 50'000 dollars, payaient moins de 1% de l'impôt sur le revenu et que les 3,3% des contribuables ayant un revenu de plus de 200'000 dollars en payaient 58%.
Obama compte donc en fait sur les entreprises pour compenser. Il compte particulièrement taxer les
entreprises qui échappent à l'impôt et s'attaquer aux paradis fiscaux. Seulement Obama aura du
mal à taxer davantage les entreprises maintenant que leurs bénéfices sont en chute libre et que les distributions de dividendes se réduisent.
Obama compte également sur une réduction des dépenses de l'Etat et notamment sur le
retrait des troupes américaines d'Irak. Mais il semble fonder de plus gros espoirs sur la taxation de l'énergie qui touchera tout le monde et, dans une moindre mesure, sur les droits à
polluer que devraient acquitter les entreprises.
Parallèlement aux hausses d'impôts, Obama projette de revoir les clauses de libre-échange avec le Mexique et le Canada dont il estime que les bienfaits sont surestimés. Il compte faire en sorte que les échanges avec ces pays bénéficient aux travailleurs américains. Autrement dit il envisage de pratiquer un certain protectionnisme.
Une centaine d'économistes américains parmi les plus prestigieux (dont 5 prix Nobel : Gary Becker,
James Buchanan, Robert Mundell, Edward Prescott, Vernon Smith) ont lancé un appel le 8 octobre dernier. Ils mettent en garde
les électeurs américains contre les mesures envisagées par Obama (voir le site de John McCain ici ):
"Elles réduiraient la croissance et diminueraient le nombre d'emplois aux Etats-Unis. De plus, dans une économie américaine affaiblie par la crise financière, l'effondrement de l'immobilier et
les hauts prix de l'énergie, ses propositions feraient courir un grand risque de plonger l'économie dans une profonde récession. Ce sont exactement ces mêmes mesures malencontreuses de hausse des
impôts et de protectionnisme, prises au début des années 1930, quand l'économie américaine était fragile, qui ont lourdement accentué la sévérité de la Grande Dépression".
(traduction effectuée par libres.org ici ).
Il n'y aurait donc pas vraiment de quoi se réjouir de l'élection de Barack Obama. Dieu nous en préserve !
Francis Richard
Source principale de cet article
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 13 février à 00:03
commentaire deplorable..... On ne sortira pas de la crise avec une telle dialectique éculée.