Gérome Barry, étudiant à la Fémis et futur producteur

Par Mahee

Travailler dans le cinéma. Aussi loin qu'il s'en souvienne, cela a toujours été son rêve. Gérome Barry l'a partiellement réalisé. Après des études à Sciences Po Toulouse, il est aujourd'hui en deuxième année à la Fémis, la célèbre école de cinéma et d'audiovisuel. Sa branche ? La production. Portrait d'un étudiant passionné de 7e art.


Qu'apprends-tu à la Fémis ?
La première année est un tronc commun qui réunit tous les élèves de tous les départements (on est 38 par promotion). Nous avons abordé en théorie et en pratique toutes les facettes de la fabrication d'un film (scénario, image, son, montage, décor...) ; et pendant le dernier trimestre, nous avons chacun réalisé un court-métrage en 16 mm, tout en passant sur les différents postes techniques sur les tournages des autres. Moi-même, j'ai donc été successivement chef opérateur, ingénieur du son, scripte, perchman, assistant-réalisateur, etc. avant de réaliser mon propre court. Cette année, chacun est reparti dans son département de prédilection (6 élèves par département, 2 en décor). En production, nous avons suivi un module sur la structure du scénario, et en ce moment, nous travaillons sur la direction de production.
À quel métier te destines-tu précisemment ?
Producteur ! C'est-à-dire le monsieur dans son bureau qui choisit les projets, monte le financement des films et accompagne le tournage, la post-production, jusqu'à la sortie avec le distributeur. Autant que je me souvienne, à savoir dès qu'il a fallu se pencher sur la question de l'orientation professionnelle, j'ai toujours voulu faire du cinéma. C'est bizarre, mais à aucun moment je ne me suis vu faire autre chose. La production, c'est venu un peu plus tard, comme une idée qui avait besoin de mûrir. Je crois que c'est la fonction qui me convient, la place où je me sens à l'aise. Mais la réalisation me tenterait bien aussi, à (très) long terme...
Quels sont tes films et tes réalisateurs préférés ?
J'adore certains maîtres de la comédie et de la comédie musicale : Woody Allen, Blake Edwards, Billy Wilder, Dino Risi, Jacques Demy, Jacques Tati, les Monty Python. J'aime leur dérision, leur ton faussement léger. J'aime ce cinéma très classique, spectaculaire et en même temps cynique, souvent désabusé. Les demoiselles de Rochefort et La Party sont deux films de chevet. Mais j'aime aussi des cinéastes plus analytiques, dont le message contient une portée plus sociologique : Alain Resnais, Emmanuel Bourdieu, Joachim Lafosse, par exemple. Ou alors des marginaux assumés : Peter Greenaway, Raoul Ruiz, Michel Gondry. J'aime bien tout ce qui est très conceptuel, au fond.
Combien de films vois-tu par semaine ?
J'essaie d'en voir 3 ou 4 par semaine. La Fémis nous donne accès à pas mal de salles à Paris gratuitement, ce qui est une grande chance ! Dès que possible, j'essaie de voir des grands classiques qui m'auraient échappé, à la cinémathèque, en salle ou en DVD.

As-tu réalisé des courts-métrages ?

Le seul "vrai" court métrage que j'ai fait est celui de ma première année à La Fémis, Vogue. L'idée de base était de faire évoluer un petit personnage mal dans sa peau dans un bar peuplé de mannequins et de bellâtres. Et comme je me voyais mal proposer le rôle du "moche" à un comédien, je l'ai joué moi-même... Les autres courts que j'ai pu faire étaient plus des bouts d'essai en vidéo, intéressants pour l'expérience de tournage en équipe, mais au fond beaucoup moins aboutis.

As-tu effectué des stages dans l'audiovisuel ?
Pas énormément, en fait. J'ai fait un peu de ventes internationales dans une petite structure à Paris tout de suite après Sciences Po Toulouse, pendant trois mois. Et depuis le mois de mars, je rédige des fiches de lecture de scénarios pour une Sofica. En-dehors d'activités associatives ou universitaires, je n'avais pas vraiment d'expérience de tournage avant de rentrer à La Fémis.

Un thème que tu aimerais traiter dans un film plus tard ?
Le thème de la beauté - ou plutôt de l'uniformisation physique socialement orchestrée - est quelque chose qui m'obsède beaucoup. Les ravages socio-économiques des années Bush-Berlusconi-Sarkozy seront aussi intéressants à traiter, à l'avenir, sans doute.

As-tu d'autres activités culturelles ?

Je lis, je vais voir des concerts, des pièces de théâtre autant que je peux, occasionnellement je chante avec mon quintette vocal, mais il faut dire que le cinéma grignote beaucoup, beaucoup de temps !

Pour en savoir plus sur Gérome Barry et visualiser des extraits de ses courts-métrages, vous pouvez consulter son blog.