La Fed (Federal Reserve ou encore banque centrale américaine) a décidé ce jour de baisser pour la 9 ème fois depuis le début de
cette crise en 2007 de 1,50 à 1 % son taux directeur. Ceci nous renvoie à la période allant de juin 2003 à juin 2004 où les taux étaient restés à ce niveau pour permettre à l'économie
de repartir après la récession du début du siècle.
Nous sommes en face de taux très faibles d'un point de vue historique puisqu'on retrouve là, en fait pour la 2nd fois en 5 ans, la situation qui prévalait il y a un demi-siècle en arrière
(cf. 1er graphe)
L'argent peu cher est une des causes connues et largement partagées désormais de la crise actuelle. La baisse des taux de
cette période 2003/2004 est une des sources du redémarrage économique qui a suivi ensuite mais elle est aussi à la base d'une faiblesse structurelle dont on découvre les méfaits jour après jour
depuis des mois : à savoir le volume d'endettement que de tels taux ont permis et les difficultés qui ont suivi leur relèvement par la suite à partir de 2005 et 2006. Le but est de réduire le
coût du crédit mais avec quelles conséquences ?
Nous explorerons cela un peu plus en détail ultérieurement. Pour l'heure, la seule chose qui est objectivement impactée concerne la prime de risque existant entre les actions et les
obligations. C'est à dire qu'avec de tels taux, les actions retrouvent un avantage comparatif théorique supplémentaire par rapport aux obligations. A taux de rendement donné sur les actions, si
on baisse le taux de rendement des obligations, le différentiel d'attractivité entre les 2 penche un peu plus vers les actions.
Pour la réaction à très court terme des marchés actions et du Dow Jones en particulier, après une nouvelle
largement anticipée hier, nous retrouvons comme lors des dernières séances d'abaissement des taux de la part de la Fed, une grande indécision et cette fois-ci une volatilité encore plus
conséquente (graphe ci-dessus) avec une dégringolade dans le dernier quart d'heure. Si cela est imputable en partie à des propos peu
rassurants du conglomérat General Electric et à la chute de son action - une des plus grosses valeurs au monde à l'activité très diversifiée qui fait ainsi office de baromètre
- on perçoit toujours cette difficulté à tenir une tendance.
→ Le comité de politique monétaire de la Fed a voté à l'unanimité cette baisse en soulignant
que "le rythme de l'activité économique semble avoir ralenti
de manière marquée, du fait d'une forte baisse de la consommation des ménages". La décision se fonde également sur la baisse de la production que nous avons constaté et la
faiblesse de l'investissement des entreprises. La crainte est de voir les entreprises et les ménages avoir du mal à accéder à de nouveaux crédits. Par contre, l'inflation a été
balayée des préoccupations avec la chute des matières premières et l'institution dit anticiper une modération de l'inflation pour le futur (ceci laisse la place à d'autres
baisses éventuelles)
Les commandes de biens durables ont augmenté de + 0,8 % aux Etats-Unis en septembre contre une baisse de - 5,5 % en août. C'est une surprise, le marché attendait - 1 %. L'inflation en
Allemagne baisse pour le 3ème mois d'affilée selon les premières données compilées pour octobre avec toutefois de grandes disparités entre les régions.
Le CAC 40 termine en hausse de + 9,23 % dans le sillage de la flambée du Dow Jones d'hier, l'ensemble des places
européennes réalisant des scores importants à la hausse, à l'exception de Francfort qui perd - 0,31 % avec la baisse de - 45,29 % du titre Volkswagen. La volatilité vient d'atteindre les 50 pour
le CAC 40 (Cf. CAC 40 - Analyse technique : Volatilité historique)
Demain, tous les regards seront braqués sur la première estimation du PIB US au titre du 3 ème trimestre attendu à - 0,5 % par le consensus contre + 2,8 % au 2nd trimestre.