Conduire un taxi anglais,
C’est autre chose, et vous l’aurez certainement deviné à la lecture des précédents articles.
C’est avoir un autre rapport au temps, être différent de ceux
qui vous regardent passer, et qui vous voient vivre.
Car sur les chemins de la vie, pour ceux qui savent regarder, tout est découverte et étonnement…
Ainsi conduire un taxi anglais, c’est être confronté, si l’on veut bien s’y intéresser, à la notion du temps, de la réalité et des apparences. En somme comment abordons nous notre rapport avec le temps.
Oups !! je sens poindre de vastes interrogations et j’imagine que certains me considèrent comme un fumeur de moquette à temps complet.
En effet, il ne se passe pas une journée, sans que l’on vous interpelle sur l’âge de votre taxi : et cela commence toujours comme ça : Mais quel âge a-t-il ? et de répondre 16 ans ! Ah bon, mais il semble si vieux !
Je ne sais pas mais vous ? Avez-vous été interpellé par un quidam, qui vous demandait l’âge de votre voiture ? Et ta belle-mère … ? elle a quelle âge… ?
Il est vrai que les apparences sont parfois trompeuses. C’est le propre de la nature humaine de vouloir, classer, classifier, répertorier, et mettre dans une catégorie ce qui semble ne pas lui appartenir, lui échapper, lui ressembler.
C’est encore plus le propre de celui ou celle qui appartient au genre bien particulier que l’on nommera : …. le français….
Mais n’y voyez pas une critique, ni de l’amertume. Pour une fois il est si délicieux d’être apprécié lorsque l’on est en marge.
Mais, ou, est, donc, or, ni, car, revenons à notre mouton, celui qui fait sourire les foules :
La vraie valeur de la vie, est de savoir apprécier l’instant présent. Tout les conducteurs de taxi anglais vous le diront : l’instant d’un sourire est une seconde de bonheur et toutes ces secondes sont des instants d’éternité, pour le coeur et l’âme.
C’est avec EPICURE, que ce blog a commencé et c’est sous son égide que je le continue.
Le temps n’est rien. Nous sommes ce que nous sommes et ce que nous représentons aux yeux des autres n’est que ce que nous voulons bien être. Le temps n’a de valeur pour peu qu’on accepte de le regarder en face et d’accepter sa condition.
“Le printemps, en Bretagne, est plus doux qu’aux environs de Paris, et fleurit trois semaines plus tôt.
Les cinq oiseaux qui l’annoncent, l’hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec des brises qui hébergent dans les golfes de la péninsule armocicaine.
La terre se couvre de marguerites, de pensées, de jonquilles, de narcisses, d’hyacinthes, de renoncules, d’anémones, comme les espaces qui environnent Saint-Jean de Latran et Sainte Croix de Jérusalem, à Rome.
Des clairières se panachent d’élégantes et hautes fougères ; des champs de genêts et d’ajoncs resplendissent de leurs fleurs qu’on prendrait pour des papillons d’or
Les haies, au long desquelles abondent la fraise, la framboise et la violette sont décorées d’aubépines, de chèvrefeuille, de ronce dont les rejets bruns et courbés portent des feuilles et des fruits magnifiques.
Tout fourmille d’abeilles et d’oiseaux ; les essaims et les nids arrêtent les enfants à chaque pas.
Dans certains abris le myrte et le laurier-rose croissent en pleine terre, comme en Grèce ; la figue mûrit comme en Provence ; chaque pommier, avec ses fleurs carminées ressemble à un grand bouquet de fiancée de village. »
Livre premier, chap.6 CHATEAUBRIAND “Mémoires d’Outre-tombe”