Depuis un certain 11 septembre 2001, les islamophobes ne cessent de se lâcher. Le blogue d'Alliance Sud accueille ces jours un des représentants - anonyme - de ces tristes oiseaux qui nourrissent leur haine sur des sites identitaires français tels que celui des Français de souche et qui résume sa position par cette citation "On refuse juste, mais alors catégoriquement, de se pousser pour faire de la place à des intrus, ainsi qu'à leurs cultures, mœurs, habitudes, coutumes, pratiques, croyances, manières, agissements... [...] Et on ne croit absolument pas qu'avoir des voisins qui bouffent de la semoule et du mouton qui pue avec les doigts, en écoutant grincer Oum Kalsoum ou Tahar Mustapha, constitue un enrichissement de quelque nature que ce soit."
Ces marchands de haine sont, au niveau politique, récupérés et encouragés par des politiciens et des partis politiques d'extrême droite au rang desquels on retrouve le conseiller national UDC Oskar Freysinger dont la section valaisanne est à l'origine de l'affiche ci-contre et de l'initiative anti-minarets. Des populistes qui, histoire de séduire leur électorat par la peur, font croire au bon peuple que tous les problèmes de société sont dus "à l'autre" et que, dans quelques années, la Suisse comptera plus de Musulmans que d'habitants. De grosses ficelles, qui, hélas, fonctionnent très bien.
Il y a quelque temps, le politicien valaisan stratégiquement hostile à la charia s'est fait mousser médiatiquement en glapissant comme un goret que l'on égorge - ce qui est peu de circonstance - lorsqu'il a appris que les banques suisses allaient investir en masse dans la finance islamique. C'était à mi-septembre, environ un mois avant le krach de 2008. À la mi-octobre, après le krach, on apprenait presque simultanément que les grandes banques suisses financent les partis suisses de droite - dont l'UDC à hauteur de 500'000 francs - et que le Crédit Suisse allait être recapitalisé par une levée de 10 milliards de francs suisses auprès de trois fonds du Moyen-Orient actionnaires du groupe : la Qatar Holding LLC, la société israélienne Koor Industries et le fonds saoudien Olayan.
On relèvera avec étonnement - voire amusement - que, tout à coup, halakha et charia parviennent à se côtoyer, que des capitaux de pays soumis à la loi islamique atterrissent dans le Crédit Suisse et surtout que le pourfendeur d'islam se la coince.
Dame, il ne faudrait pas mettre en péril les étrennes qui approchent !
Mais en fait, le sujet central de mon propos est ailleurs. En gambadant sur le web, je suis tombé sur cet article qui relate la création d'un diplôme d'université de finance islamique par l'Ecole de management de Strasbourg. De cet article, je retiens surtout que :
L'économie islamique interdit la titrisation. C'est d'abord une économie monétaire et de marché adossée sur des actifs réels.
Bon sang ! La charia interdit de faire le commerce des créances et interdit que le marché soit basé sur des valeurs fictives ! On croit rêver !
Je ne suis pas croyant, je n'ai pas plus de sympathie pour le Coran que pour la Bible ou la Torah, mais je dois bien reconnaître qu'avec ces quelques règles simples on ne serait pas dans la panade dans laquelle les golden boys et les adeptes du Monopoly financier planétaire nous ont fichus.
M'est avis que les grandes banques suisses feraient bien d'envoyer immédiatement leurs cadres suivre un cours de formation continue à Strasbourg. Quitte à retenir le montant des finances de cours sur les étrennes de l'UDC.
Quant à Oskar, et aux autres lascars du même acabit, plutôt que de dire aux autres avec quel organe ils doivent penser, il serait temps de retirer le vôtre de votre fondement pour voir un peu plus loin que le bout de votre minaret.
Un dernier mot à ceux qui ne supportent pas l'odeur du mouton : préférez-vous l'odeur du désespoir des victimes de la récession réelle qui découlera du krach de l'économie virtuelle que la charia a l'intelligence d'interdire ?