So, what's up. Nul ne l’ignore, le 4 novembre prochain, les Américains seront amenés à choisir leurs 538 grands électeurs qui choisiront eux-mêmes, par un vote à bulletin secret, leur homme, pour une intronisation, celle de Barack Obama ou John McCain, en janvier prochain. Ce n’est pas une mais 50, autant que d’Etats américains, élections présidentielles qui nous attendent dans la journée du 4 novembre, décalage horaire aidant c’est ainsi plusieurs heures de plaisir qui attendent le téléspectateur européen politivore. Cette élection complexe est racontée avec brio par Roger Persichino, dans son ouvrage « Les élections présidentielles aux Etats-Unis », l’un des nombreux livres consacrés aux Etats-Unis actuellement sur les étals des libraires. L’auteur, qui était en conférence à la librairie Dialogues de Brest lundi dernier, évoque le rôle présidentiel aux Etats-Unis ainsi que la place des partis politiques dans cette élection particulière, puisqu’elle touche à la fois 300 millions d’américains mais également, par ricochet de la puissance géopolitique, économique, financière, culturelle, des Etats-Unis, le monde dans son entier.
Une "surprise d'octobre" en novembre ?
Que peut-on attendre du futur-président élu. Roger Persichino indique dans son ouvrage que trois thématiques majeures font l’objet du choix des américains : les valeurs sociales, les affaires étrangères, et la politique économique. Et autant on peut trouver des différences majeures sur le parcours des candidats, autant aucune révolution n’est à attendre sur la gestion des affaires aux Etats-Unis. Motivées, comme dans beaucoup de pays, par l’urgence de l’actualité et le poids de l’opinion publique et ce qu’elle juge important ou non, les décisions du futur président sont pour une large part imprévisibles. Il nous faudra donc attendre, au-delà des symboles dont on connaît l’importance en politique, la mise en place de l’administration nouvelle, plus de 10.000 fonctionnaires vont arriver, autant vont partir ou presque, pour connaître les priorités de la présidence Obama, ou celle, plus improbable, de McCain. Si les Français, et plus largement les Européens, ont fait leur choix, par une très nette majorité pour OBama, ce ne sont pas eux qui votent. Selon la tradition politique américaine, le mois d’octobre est toujours celui d’une surprise. On attendait donc « la surprise d’octobre » dans cette élection 2008. Et la surprise fut… qu’il n’y en eut pas. A trois jours de la fin de ce mois d’octobre pluvieux, rien ne laisse à penser à un élément d’importance susceptible de modifier les résultats de l’élection. Néanmoins, les partisans de Barack Obama, peuvent légitimement s’inquiéter. L’avance de leur poulain semble moins solide qu’on ne pouvait le penser de prime abord. S’il fait la course en tête au niveau national, ainsi que, semble-t-il chez les électeurs qui ont déjà commencé à voter dans certains Etats, ses positions semblent s’éroder dans les « swing states ». Ces Etats susceptibles de basculer dans un sens ou l’autre, et de modifier le sens de l’élection, puisque leur vainqueur y remporte l’ensemble de la mise, à savoir les grands électeurs qui lui sont affectés, en fonction de sa représentation au Sénat et sa part dans la population américaine. Ainsi en Ohio, en Floride, au Colorado, Barack Obama arrive d’une courte tête devant McCain. La surprise d’octobre pourrait donc avoir lieu en novembre. Ce qui est d’ailleurs le propre des surprises d’être surprenantes. Décidément, il n'y a plus de saisons.