Histoire du livret A
Le Livret A est né en 1818, crée par le banquier Benjamin Delessert comme produit principal de la toute nouvelle Caisse d’épargne de Paris.
Qui était Benjamin Delessert ?
... / ... Vers 1800, il fonde des soupes populaires qui distribuent, durant certains hivers, jusqu’à quatre millions de repas. À partir de 1815, il s’implique dans la vie politique française, date à laquelle il est élu député de Paris, puis à nouveau de 1817 à 1824, puis de 1827 à 1842 député de Saumur. Il est battu à l'élection du 9 juillet 1842. Durant ses quarante-trois ans de mandats, il siège au centre-gauche. Il se bat pour améliorer les conditions des malades dans les hôpitaux et pour l’abrogation de la peine de mort.
Il participe en 1818 à la création des Caisse d’épargne en France qu’il dirige durant près de vingt ans, et du livret A. Il offre le contrôle de l’établissement au gouvernement en 1835. Au moment de sa mort, il existait en France trois cent cinquante caisses d’épargne ayant récolté quatre cent millions de francs.
Le succès n’est pas immédiat mais sa progression est ininterrompue : de quelques centaines de livrets ouverts la première année, en majorité par une clientèle aisée, on compte plus de 100 000 livrets en 1830 et presque deux millions en 1870. Dans l’immédiat avant-guerre et au début des années 40, le Livret A s’est largement popularisé dans toutes les couches sociales et presque 50 % de la population détient le produit. Aujourd’hui, plus de 45 millions de livrets sont ouverts, soit une proportion de 75 % de la population française. La Caisse des Dépôts et Consignations utilise les ressources en provenance du livret A afin de financer le logement social au moyen de prêts aux offices HLM. Source Wikipedia
Et aujourd'hui, quelle est la situation et l'encours moyen des livrets A ?
Le montant moyen de l'encours déposé avoisine les 5.000 euros au total. A La Banque Postale, plus de la moitié des 21 millions de Livrets A ont néanmoins un solde inférieur à 150 euros et plus des deux tiers sont en dessous de 1.500 euros. Aux Caisses d'Epargne, sur 10 des 23 millions de Livrets A, moins de 75 euros sont déposés. En incluant le Livret bleu, les Caisses d'Epargne détiennent 56 % des Livrets et 52 % des encours. ... / ...
Allocataires de minima sociaux
Selon des données datant du mois de novembre 2004, les détenteurs de Livret A sont souvent sans diplôme (67 %) et fréquemment d'origine extracommunautaire (12 %). ... / ...
Selon l'intersyndicale du secteur financier public et semi-public, 35 % des allocataires de minima sociaux disposent d'un Livret A. Pour 4 % d'entre eux, il s'agit même de leur seul outil bancaire - Source Les Echos
Mais, tout cela va prendre rapidement fin puisque la suppression du monopole du livret A et du livret Bleu est officielle dès l'an prochain.
La baisse "probable" de la rémunération du 1er février 2009, selon Augustin de Romanet, le directeur général de la Caisse des Dépôts, de la rémunération du Livret A, fixée à 4% net depuis le 1er août 2008, pourrait cependant pénaliser ces nouveaux entrants,
Dopés (?) par les garanties financières et les injections massives de capitaux, les établissements bancaires rivalisent d'imagination pour démanteler le plus rapidement possible l'actuel système de collecte. Car, il ne faut pas l'oublier, la cible des nouveaux "distributeurs" du livret A ne visent qu'une clientèle à forte épargne tout en laissant à la Caisse d'épargne, au Crédit Mutuel et à La Poste les "cas sociaux"
Que la fête commence
- Fortunéo : une prime de 10 à 50 euros pour tout transfert ou ouverture
- AGF Banque : double le plafond du livret A
- CIC : jusqu'à 100.000 euros rémunérés
- Société Générale : une pré-réservation qui sert 4% nets
- Crédit Agricole Ile-de-France : une offre à 4,01% nets
- BNP Paribas : donne 1% de plus avec une assurance-vie
- Monabanq : rémunère 5.000 euros à 4% nets
- BRED : propose un compte à terme d'attente
Dans ce cas, me direz-vous, pourquoi ne pas se ruer dans les banques pour profiter de ces formidables offres ?
Les Echos expliquent en une seule phrase le "truc" : "Taux nets ou taux bruts : à ne pas confondre !"
Les offres d'ouverture de nouveaux livrets comportent des indications de taux nets et de taux bruts. Attention, ces offres ne sont pas identiques. Un taux brut est un taux de rémunération qui supporte les prélèvements sociaux et l'imposition, alors qu'un taux net est un taux réel une fois les prélèvements sociaux et l'imposition déduits. En dehors du livret A, les intérêts des livrets ou comptes rémunérés supportent les prélèvements sociaux à hauteur de 11% et ils sont soumis, soit à l'impôt sur le revenu, soit au prélèvement fiscal forfaitaire libératoire au taux de 18% depuis le 1er janvier 2008. Au total, si le contribuable opte pour cette dernière option, la retenue sociale et fiscale est de 29% (11% de prélèvements sociaux + 18 % de prélèvement fiscal forfaitaire libératoire).
De plus, dès 2009, les prélèvements sociaux pourraient passer à 12,1% au lieu de 11%. Afin de financer le futur RSA, une nouvelle taxe de 1,1% sur les revenus du capital et de l'épargne pourrait être créée à partir du 1er janvier 2009. Cette nouvelle taxe aurait pour effet d'augmenter les prélèvements sociaux à 12,10% au lieu de 11% aujourd'hui. Conséquence directe de cette nouvelle taxe, les rémunérations nettes (après imposition) des placements baisseront. Lire l'intégralité de l'article de Echos
Nous ajouterons que ces mirifiques propositions basées sur un taux de 4% ne profiteront aux épargnants qu'à partir du 1er janvier 2009 et pour un mois seulement puisque : "Le taux du livret A qui a été élevé à 4% le 1er août, devrait être ramené à 3,5% voire 3% au 1er février 2009, ... / ... cette baisse est inéluctable. La question n'est pas de savoir si le taux du livret A va baisser mais de combien" ... / ... Source Nouvel Obs
Joli coup Monsieur le Président !!!
Mais moins que celui révélé par Monsieur Morin votre Ministre de la Défense : "Malgré la crise, on ne touchera pas aux crédits de la défense", a affirmé M. Morin, ajoutant: "La France souhaite conserver une politique étrangère forte. Pour que sa voix porte, elle doit être une puissance militaire crédible".
Pour lui, la loi de programmation militaire "va permettre d'injecter de l'argent dans le circuit économique au moment où notre industrie en a besoin". "101 milliards seront dépensés sur les six prochaines années pour équiper les armées" et "la France fait partie des trois ou quatre plus grands pays en matière d'industrie d'armement", a-t-il dit. Selon M. Morin, la loi de programmation permettra de maintenir les fleurons industriels de la France et "les 350 000 emplois qu'ils génèrent en France"(Le projet de loi de programmation militaire 2009-2014 qui sera examiné mercredi en conseil des ministres prévoit "185 milliards de dépenses d'ici à 2014") Source AFP
Monsieur Dassault peut dormir tranquille ... pour les employés ... on verra. Il faut bien que quelqu'un profite un peu de la crise, sinon à quoi ça sert qu'il se décarcasse notre Président.
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