Rethel, dans les Ardennes, le chef de l'Etat a annoncé une série de mesures en faveur de l'emploi : 100.000 contrats aidés supplémentaires, mais aussi un assouplissement de la législation sur les CDD (ce qui est particulièrement grave). Deux ans après y avoir lancé son slogan, «travailler plus pour gagner plus», Nicolas Sarkozy est revenu mardi, dans les Ardennes, pour annoncer une série de mesures pour l'emploi. Tout un symbole... Effectivement, en basant son nouveau plan sur les prétendus apports du « travailler plus pour gagner plus », le Président de la République persiste à s’engager dans une voie inefficace économiquement et injuste socialement (les exonérations d’heures supplémentaires ont eu un impact nul selon la Commission des finances de l'Assemblée Nationale).
Le chef de l’Etat choisit d’enfermer les salariés dans le dilemme de l’augmentation du pouvoir d’achat à coup d’heures supplémentaires et de travail dominical, sans évoquer une seule fois la question des salaires et de leur nécessaire revalorisation. Le Président semble également oublier la question douloureuse de l'emploi des jeunes. Hormis, un bricolage technique où il est envisagé la possibilité d’une indemnisation forfaitaire pour les jeunes de moins de 25 ans, mais qui serait déduite des droits à venir, rien, absolument rien ! Or, le chômage des moins de 25 ans est plus de 2 fois supérieur à la moyenne (19,1 %) et la précarité est la norme pour des centaines de milliers de jeunes !
La crise actuelle, plus qu'une crise financière est une crise sociale profonde. C'est le résultat d'une vingtaine d'année où l'on a vu la part des salaires baisser dans le PIB (- 11 %), nourrissant ainsi l'implosion du système financier. Les premières victimes de la dérégulation ont été les jeunes générations. Aujourd'hui, une partie de la jeunesse précarisée, celle qui survit de "petits boulots", dans les centres d'appel, la restauration rapide... s'est installée dans une forme de résignation dramatique. Les mesures annoncées hier par le Président ne changeront rien, puisqu'au fond, il ne veut rien changer (même s'il prétend le contraire).