La crise économique et financière a relégué au second plan les préoccupations internationales des Américains. Pourtant la « guerre contre le terrorisme » lancée par George Bush après le 11 septembre 2001 est loin d’être terminée. Même si l’élection ne se jouera pas sur les enjeux extérieurs, contrairement à ce qu’avait anticipé John McCain qui comptait mettre en avant son expérience de soldat et ses aptitudes de « Commander in Chief », rien n’est réglé pour autant. Le prochain président américain aura à gérer une situation difficile et sans doute à faire face à de nouvelles crises internationales si ce n’est au terrorisme.
En Irak, les choses s’améliorent peu à peu à mesure que le pouvoir local prend le contrôle du pays. Mais les soldats américains sont encore loin du retour et tout peut arriver à n’importe quel moment : attentat, reprise des affrontements entre communautés… En Afghanistan, la situation s’est dégradée depuis un an : les Américains et leurs alliés ont du mal à contenir le retour des Talibans. En cas d’échec, le pays pourrait bien redevenir une base arrière du terrorisme.
Au-delà de ces deux théâtres d’opération, rien n’est réglé ni avec l’Iran qui poursuit son programme nucléaire, ni au Pakistan qui connaît une phase de grande incertitude après le départ de son président pro-américain Pervez Musharraf, ni avec la Russie dont l’intervention cet été en Géorgie a montré qu’elle voulait revenir au premier plan.
Enfin, le problème principal des Etats-Unis à moyen terme reste celui du coût économique (et écologique) de leurs importations énergétiques et de matières premières. Comme le dit Al Gore, ancien candidat à la présidence en 2000 et prix Nobel de la paix : « nous empruntons de l’argent à la Chine pour acheter le pétrole du Golfe persique qui aggrave d’une manière irréversible nos conditions de vie ». Ce qui était vrai avant la crise devient une urgence avec elle dans la mesure où les déficits américains (commercial, budgétaire, balance des paiements…) sont déjà considérables.
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