Un coeur artificiel (très bientôt) implantable

Vingt. C’est le nombre d’années de recherche qu’il a fallu au professeur Alain Carpentier pour mettre au point un cœur artificiel entièrement implantable et d’une seule pièce. L’idée n’est pas neuve : elle remonte aux années soixante. Des prototypes ont vu le jour comme le Jarvik 7, en 1982 qui avait besoin d’être relié à un compresseur de 40 kilos. Il y a aussi l’Abiocor développé par la société américaine Abiomed qui effectue des tests cliniques sur des humains depuis 2006 avec un succès relatif. Le cœur du professeur Carpentier, nommé Carmat, (concaténation de Carpentier et de Matra, EADS étant là depuis le début du projet), semble beaucoup plus sûr et performant.

Comment fonctionne t’il ? Ce cœur artificiel a la même structure qu’un cœur naturel. Il possède deux ventricules indépendants et des capteurs de pression régulent le débit de chacun, le tout contrôlé électroniquement. Pour l’alimentation, accrochez-vous, des batteries rechargeables, à la fois externes et internes, alimentent le cœur en énergie, la liaison pouvant s’effectuer via une prise électrique implantée dans le crâne et dissimulée derrière l’oreille, un emplacement qui a la particularité de ne pas s’infecter. L’ensemble est constitué à base de matériaux “bio-synthétiques” qui réduisent le risque de formation de caillot et le risque de rejet.

C’est pour quand ? Le cœur pèse actuellement 1200 grammes. Le professeur Carpentier espère le réduire de 300 grammes pour l’amener à 900 grammes. L’ensemble reste trois fois plus lourd qu’un cœur naturel mais c’est acceptable pour le corps humain. Le modèle définitif devrait voir le jour en 2012 et les premiers essais sur l’homme pourront avoir lieu sur des patients dont le diagnostic vital est très compromis. Tout cela entraîne de nombreux espoirs. En espèrant que le projet aura le soutien de suffisamment de partenaires pour être mené à son terme …

Source : Futura-Sciences

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