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La décénie comprise entre 1850 et 1860 a été pour les planteurs, une période de faste sans précédent, leur permettant d’édifier de somptueuses demeures. La ville proprement dite a bénéficié moins nettement de leur largesse. Ces grandes familles, implantées généralement en milieu rural, possèdent en fait peu de biens immobiliers dans les cités. Ce sont les commerçants et négociants, intermédiaires incontournables pour l’accès aux marchés métropolitains, qui ont pignon sur rue à Saint-Pierre et à Saint-Denis. Le côté ostentatoire ayant rarement été dans leurs habitudes, le tissu urbain ne connaîtra pas d’équivalent à ce que sera l’épanouissement de la grande case coloniale. Néanmoins, si la trame urbaine est beaucoup moins marquée par cette évolution, elle conserve tout de même des traces indéniables de cet enrichissement.