Heather Nova chante la solitude, comme les grands interprètes. Une douce mélancolie envahit ses textes, dérivant sur des rythmes aériens ou aux envolées électriques des guitares.
Ce soir, l’Elysée Montmartre a frisonné en suivant les jeux vocaux d’Heather Nova. En près de deux heures, la fascinante chanteuse nous a fait traverser son répertoire, jonglant entre les guitares d’une chanson à l’autre, troquant par instants celles-ci pour un piano. Les textes sont par instants suggestifs, le jeu sur scène se teinte de sensualité, de sexualité, d’intimité.
Le ton joue sur la nostalgie des années 60, le pop-rock a des accents un brin hippie. La voix d’Heather Nova s’envole ; aigu, grave, alignant les longs appels où le souffle se réduit à néant après de longues et époustouflantes secondes. Les accentuations sont telles que l’on se demande par instants si cette voix est seulement tangible…
Entourée d’un batteur aux allures texanes, d’un guitariste longiligne et d’une manipulatrice de guitare à la stature opposée, les sons s’enchaînent. Solos pour ouvrir et pour fermer le concert, tentative imbibée de techno enflammée, rythmiques lancinantes et méditatives, ou explosions de sons chargés de la tradition rock ; le panel d’Heather Nova est multiple, attrayant, fascinant.
Seuls ses thèmes sont véritablement récurrents ; l’envol, l’amour, cet érotisme suggéré, la solitude à peine cachée, les étendues placides ou soumises à la tempête. Un univers à part, unique et commun à chacun, propre au partage.
Le seul regret que l’on pourrait émettre serait le manque de réappropriation des chansons, comme le font Eric Clapton ou Sting par exemple. Mais la diversité sonore nous aura rapidement fait oublier ce léger défaut. Une grande artiste à découvrir.
Site d’Heather Nova : http://www.heathernova.com/
MySpace : http://www.myspace.com/heathernova