Turning Gate (2002) de Hong Sang-soo tient son titre d’une légende, celle d’un amour tragique. Lieu touristique que Gyung-soo part visiter avec son vieil ami avant de se retourner et s’en aller : visite avortée. La légende semble faire échos à ce que Gyung-soo vivra. Métaphore de ses errances sentimentales, le film du cinéaste se divise en deux parties : sa relation avec Myung-sook obsédée par lui puis sa relation avec une femme mariée, Sun-young dont il tombe follement amoureux.
Une partie où il est aimé, l’autre où il aime plus. Une partie où il reçoit, où il est invité, aimé, « starifié » par son statut d’artiste. On le découvre égocentrique, acteur désoeuvré sans rôle. Puis son errance l’amène ailleurs, vers l’inconnue, situation synonyme d’ouverture. Il s’éprend de façon obsessionnelle et devient de ce fait plus humain. Il a abandonné dans un premier temps et on l’abandonne dans un second. Abandonné sous un orage, Sun-young lui préfère un homme plus âgé, de meilleure condition malgré son infidélité. Il voit l’élue de son cœur s’en aller pour ne plus revenir. La légende se fait échos comme les mots de la voyante à qui il rendra visite, peu avant, en sa compagnie. Il est ce moine errant d’une montagne à autre. Et il continuera à errer…
I.D.