Cohue le jour de l’ouverture, cohue pour le vernissage de Slick, le 104 est un lieu qui attire les foules aujourd’hui. Sera-ce toujours ainsi ? La programmation future sera-t-elle à la hauteur des attentes ? On verra bien. En attendant, voici quelques vignettes sur ce qui était présenté au moment de l’inauguration*. Les grandes salles du rez-de-chaussée se prêtaient bien à de grandes et souvent belles installations; par contre les écuries, au sous-sol, étaient plus traditionnelles, avec la figure obligée du reportage photographique de proximité, un accrochage bien sage sur les cimaises et un essai peu concluant de jardinage créatif.
Les pièces plastiques, visuelles et musicales étaient à mon goût plus intéressantes que les oeuvres littéraires, écrites (104 slogans) ou audio (Viande froide), un peu lassantes.
Mais mes coups de coeur ont été doubles, ce soir là, et plus du domaine l’un de la musique et l’autre de l’architecture, que des arts plastiques. Le compositeur italien Andrea Cera a, avec le concours de l’IRCAM, conçu une installation où images et sons sont produits en mêlant les fantômes des lieux et les actions des visiteurs d’aujourd’hui. ’They are here’ est un monument funéraire vivant en quelque sorte. Les bruits des pas, les paroles, les toussotements des vivants sont récupérés, recyclés, transformés en des soupirs, des vibrations, des présences fantomatiques de morts. Mais pas d’image à vous montrer.
*Le programme étant présenté dans un graphisme assez obscur, je ne suis pas certain de ce qui est encore visible aujourd’hui, post-vernissage. Je crois comprendre que, hélas, l’installation d’Andrea Cera n’est plus visible et que le reste l’est, mais vérifiez d’abord.
Photos 1 et 3 de l’auteur; photos 2 et 4 courtoisie du service de presse du 104.