Les Etats-Unis, et j'ai pu vraiment le constater cet été en Alaska, ne sont pas débarassés de leur passé (pas si lointain) raciste et ségrégationniste... Même
si c'est moins pire qu'avant, il y a une proportion non négligeable de ce qu'on appelle plus souvent les "réac", purs et durs, qui insultent tout ce qui n'est pas blanc, voire même tout ce qui
n'est pas américain... Et qui voudraient bien se débarasser de ces gens de couleur qui, pour eux, "polluent" leur pays. A Anchorage, j'ai vu comme on traitait les natives qui étaient à la rue, à
plusieurs reprises. Ce qui vient de se passer est un cas extrême et isolé, mené par deux extrêmistes nazis ; mais il y a encore beaucoup de gens racistes qui, sans être prêts à aller
jusqu'à tuer, ont bien du mal à accepter que l'Amérique puisse être gouvernée par un métis. Le constat est triste, mais bien réel : le facteur racial est pris en compte dans ces élections.
Que s'est-il passé ?
Deux jeunes néonazis ont été arrêtés dans le Tennessee pour avoir proféré des menaces de mort contre le candidat démocrate à la Maison Blanche, Barack Obama, dans le cadre d'un projet de tuerie
raciste , ravivant la crainte d'un attentat contre le sénateur noir.
Selon le procès-verbal dont l'AFP s'est procuré une copie lundi, les deux jeunes envisageaient de tuer 102 noirs, avec pour objectif ultime de tenter d' "assassiner le candidat à la
présidentielle Barack Obama", qui serait le premier noir à diriger les Etats-Unis s'il était élu le 4 novembre prochain.
Déjà menacé, le candidat bénéficie depuis le début de sa campagne début 2007 de la protection des agents du Secret Service (USSS), l'agence fédérale chargée de la sécurité du président des
Etats-Unis et des hautes personnalités.
Daniel Cowart, 20 ans, et Paul Schlesselman, 18 ans, originaires du Tennessee et de l'Arkansas, ont été arrêtés à Alamo (Tennessee) pour "menaces contre un candidat à la
présidence", "possession illégale d'armes à feu" et " complot pour vol d'armes", selon le Département américain de la justice.
Les deux suspects comptaient dévaliser une armurerie, puis tuer par balles 88 noirs et en décapiter 14 autres, "en visant notamment une école afro-américaine", selon l'agent Brian Weaks, du
Bureau fédéral américain de l'alcool, du tabac et des armes à feu (ATF), qui a mené l'enquête et dont les propos sont rapportés dans le procès-verbal.
Le chiffre 14 fait référence aux 14 morts du slogan raciste "nous devons protéger la survie de notre race et l'avenir des enfants blancs". Le chiffre 88 signifie +HH+, huitième lettre de
l'alphabet, et veut dire +Heil Hitler+, le salut hitlérien.
"Ils ont également dit que leur acte de violence utlime serait de tenter de tuer le candidat à la présidentielle Barack Obama", témoigne l'agent.
Dans le procès-verbal, "les accusés ont assuré qu'ils étaient prêts à mourir pendant cette tentative d'assassinat". Les deux jeunes prévoyaient de foncer en voiture sur Barack Obama et de lui
tirer dessus depuis la fenêtre de la voiture.
Ils comptaient tous deux porter pour l'occasion un smoking blanc et un haut-de-forme.
Juste avant d'être arrêtés, ils avaient acheté de la corde de nylon et des passe-montagne. Ils détenaient plusieurs armes à feu, dont un fusil à canon scié.
Ils doivent comparaître jeudi devant la cour Fédérale de Memphis (Tennessee).
L'équipe de campagne de Barack Obama a refusé de commenter ces informations.
Les Etats-Unis restent traumatisés par les attentats du 11 septembre, et le pays n'a rien oublié de l'assassinat de Kennedy ni de Martin Luther King.
La peur d'un attentat est toujours vive chez les partisans du candidat démocrate.
Fin août, trois hommes, dont un armé et un autre connu pour ses sympathies pro-nazies, avaient été arrêté à Denver (Colorado) au cours de la convention démocrate où le sénateur avait été
officiellement intronisé candidat.
Au début du même mois, les agents du Secret Service avaient arrêté à Miami (Floride) un homme qui avait menacé de tuer le candidat noir.
Des armes à feu, des munitions et des armes blanches avaient été saisies au domicile et dans le véhicule de cet individu. "Si ce nègre est élu, je l'assassinerai moi-même", avait-il publiquement
déclaré, selon des documents de la police.
Sources : Europe 1 ; Le Figaro ; TF1 ; Le Monde ; La Presse Canadienne
Moi, tout cela me fait peur. Même si j'ai toujours une profonde amitié pour les Etats-Unis et les américains, jamais je ne pourrais approuver la violence qui s'est instillée dans
cette société, ce passé raciste qui y est encore très présent, et cette tendance à sombrer dans les extrêmes, d'un côté comme de l'autre, cette difficulté à trouver un juste milieu
équilibré.