Pendant que l'État fait de somptueux cadeaux aux banques, certains nagent et survivent comme ils le peuvent dans la précarité.
À ceux là, Martin Hirsch, le retour de l'Abbé Pierre version euh 0, avait promis l'amélioration de leur quotidien. Une amélioration que son super projet qu'il est aussi bien que la femme de Sarkozy elle est belle allait frocément apporter. À une condition quand même que ces fainéasses de précaires , RMIstes et autres assistés ou hors emploi consentent à se lever le matin, faut pas déconner.
On commence vaguement à gauche, on fait dans le charitatif, c'est joli sur la carte de visite et ça donne bonne conscience, mais on ne finit pas secrétaire d'état (qu'une faute de frappe a manqué de me faire écrire secréTRAITRE, c'est l'inconscient qui parle parfois) chez Sarkozy pour rien.
Pour les courageux qui consentiraient donc à quitter leur lit, le RSA serait la solution miracle. Mouais, l'expérimentation se met donc en place dans une trentaine de départements, à grands renforts de com, et puis, plus rien.
Les réintégrés gràce aux RSA n'intéressent plus personne, l'actu est pleine d'autres trucs, on ne va pas s'occuper du quotidien de quelques gueux qui, faut bien le dire, nous coutent cherot ma bonne Lucette. Et sait on jamais , on risquerait de découvrir que ce si beau projet ne fonctionne pas si bien que ça, voire relève carrément de l'escroquerie.
Et un témoignage reçu par commentaire un précédent billet sur le RSA l'illustre parfaitement. Ce témoignage est issu du collectif RTO et est également présent sur Libération aujourd'hui
«J'ai 30 ans, célibataire (je le précise car une partie du calcul du RSA prend en compte la composition familiale), je suis par ailleurs diplômée Bac + 5, chargée de communication. J'habite une petite commune, située au nord de Montpellier dans l'Hérault, lieu d'expérimentation du RSA depuis début 2008. A la fin de mon premier CDD après mon diplôme, au chômage non indemnisé (puisque inférieur à six mois de travail), je retourne au RMI durant trois mois. Mon pouvoir d'achat étant tout de même trop faible, et faute de job dans ma branche, je décide d'aller travailler en tant qu'aide aux personnes âgées durant l'été 2008. C'est cette reprise d'activité qui me cause soucis, pénalisée par le système de calcul du RSA. Au niveau de mes revenus : sans RMI, j'ai gagné 380 euros net en juin, et 550 euros en juillet 2008, soit quasiment les mêmes revenus. J'ai perçu 11 euros de RSA pour chacun des mois travaillés !
«J'étais alors, pour ce CDD, en dessous des 550 euros de salaire mensuel, donc en dessous des 815 euros considérés comme le seuil de la pauvreté pour une personne seule en France : le cas idéal à encourager. Avec 11 euros de RSA, j'ai donc travaillé 110 heures pour rien financièrement. Où est l'amélioration de mes revenus ? L'objectif affiché du RSA n'était-il pas d'augmenter mes ressources ? C'est l'inverse. J'ai cherché des explications auprès de la CAF et des conseillers RSA du département de l'Hérault. Ils m'ont confirmé ce calcul de 11 euros. Voila leur explication : le RSA doit être versé sur la base d'une déclaration trimestrielle de ressources, celle qu'on reçoit pour le RMI. Au lieu de prendre comme base les trois derniers mois avant la reprise d'activité, ils prennent la déclaration qu'ils ont, peu importe si celle-ci est antérieure aux trois derniers mois précédant l'embauche, et je rappelle ici le but du RSA "encourager à la reprise d'activité en apportant un bénéfice salarial". J'ai travaillé en juin, donc logiquement la base aurait dû être la déclaration trimestrielle mars-avril-mai, voire celle de mai 2008 seul, selon moi, mais non, mon calcul a plutôt été fait sur la base de la dernière déclaration datant de février-mars-avril, les trois mois précédant le début du travail au RMI non pris en compte. Pourquoi la CAF n'est-elle pas capable de prendre en compte la déclaration des trois mois qui précèdent l'embauche ?
«On est précaire, de CDD non renouvelé en CDD non renouvelé. On galère pour trouver un job dans notre branche. Motivés, on va quand même au charbon pour des jobs pas toujours faciles. Résultat : seulement 11 honteux euros ! Merci Martin ! Je fais comment, moi maintenant ? La faute à qui ? Je lance un débat : sur quelle base de déclaration de ressource, le revenu du RSA doit-il être calculé ? Mensuelle, trimestrielle, autre...
«Enfin, je voudrais mettre en garde tous les jeunes RMIstes, notamment les jeunes diplômés en début de carrière et leur conseiller de contacter leur CAF pour une estimation, un calcul fictif de leur salaire s'il repartait sur un contrat de travail après ce RMI. Histoire de «bien» vérifier que : "Le revenu de solidarité active s'est, à chaque étape, construit dans la concertation et le débat. Le RSA est fait pour résoudre des difficultés concrètes : difficultés de ceux qui perdent de l'arg ent en reprenant du travail ; difficulté de ceux qui n'arrivent pas à sortir des minima sociaux ; difficultés de ceux qui tout en travaillant ne peuvent pas boucler les fins de mois." (Martin Hirsch).
«Email diamant qui a perdu son joli sourire.»
Voilà, du vécu comme on dit à TF1. Un commentaire Monsieur Hirsch ?