Pour nous, du jeu (jouer pour jouer et rien d'autre ce qui constitue notre premier regard sur le jeu d'ailleurs) à l'outil pédagogique (ce qui constitue notre deuxième
regarde sur le jeu) il n'y à qu'un pas !
Dans cet article prochain vous pourrez vous rendre compte que malheureusement, le jeu à son image de "futilité" qui lui colle toujours à la peau.
"En maternelle, les jeux sont très utilisés. En primaire, l'utilisation est moins courante et tend à être inexistante au collège. Et pourtant le jeu peut être un outil pédagogique intéressant pour
tous les niveaux.
A l'école primaire et plus encore au collège, les professeurs pensent qu'on ne peut travailler sérieusement en jouant. De l'autre côté, certains puristes du jeu estiment qu'école et jeux sont
incompatibles. Les élèves sont à l'école pour apprendre un savoir, un savoir-faire et un savoir être. Après l'école, ils peuvent jouer chez eux.
A quel moment sont-ils le plus concentrés, devant un exercice de mathématiques ou de grammaire, ou devant un jeu vidéo ou un jeu de cartes à la mode ?
Même si les jeux vidéo sont à jouer avec modération (ce qui est souvent difficile), ils ont le mérite de captiver l'enfant et l'adolescent. Leur utilité n'est bien sûr pas plus grande que le
français ou les mathématiques et on peut demander à un adolescent l'intérêt des jeux vidéo quand lui nous pose la même question vis à vis de la grammaire par exemple. Pour un jeu vidéo,
l'adolescent peut rester concentré des heures durant. Et quand on joue à des jeux de société, un grand nombre demande patience, mémoire et concentration.
Alors pourquoi ne pas utiliser le jeu à l'école ?
Le jeu ne peut être un cours à lui seul de même qu'il ne doit pas servir à une évaluation notée. Mais il peut être présenté pour appliquer de nouvelles connaissances ou les assimiler.
Pendant longtemps, il y a eu un fossé profond entre les jeux de société (100% ludique) et les jeux pédagogiques. [Je mets un bémole personnel sur cette phrase précédente car pour moi les jeux
sont tout de même avant tout fait pour jouer ... l'apport (si l'on peu l'appeler ainsi) n'est que secondaire ... alors les jeux pédagogiques où les enfants sentent dès les premières minutes que
c'est le piège du scolaire dans le jeu ...]
Pour ces derniers, le côté pédagogique était souvent trop mis en avant et cela au détriment du côté esthétique. Un certain nombre de jeux étaient en noir et blanc, peu illustrés, et peu d'entre
nous auraient voulu acheter le jeu juste en regardant la boîte.
Il n'est pas fréquent d'utiliser des jeux en collège, mais si on en utilise, il faut qu'ils plaisent de premier abord aux élèves.
Passé le côté esthétique reste le côté pédagogique. Les jeux doivent pouvoir être utilisés à l'école si seulement ils ont un réel intérêt pédagogique.
Il est clair que jouer au monopoly pour apprendre la grammaire ne servirait à rien ou presque.
[pas d'accord non plus. Le monopoly s'il est mené peut aussi favoriser le dialogue le langage, la gestion monétaire donc les mathématiques etc ...]
Il existe un certain nombre de jeux pédagogiques souvent utilisés par les orthophonistes. Certains sont parfois très chers pour ce qu'ils proposent. Pour d'autres, les jeux sont très complets mais
le dessin est trop enfantin pour plaire à des adolescents qui n'ont aucune envie de jouer à des jeux qu'ils qualifieraient de «jeux pour bébé».
Prenons donc un jeu à la fois pédagogique et graphiquement soigné. Il peut être proposé en classe après une leçon comme un exercice interactif. Bien sûr, le professeur se donne la liberté de
changer certaines règles ou d'inventer des variantes selon ce qu'il veut faire assimiler.
Et le jeu a toute sa place en soutien scolaire. Car il s'agit de présenter ou d'expliquer des principes ou des connaissances qui n'ont pas été compris ou acquis. Répéter dix fois la même chose ne
sert qu'à bloquer davantage l'élève. Il vaut mieux lui présenter le sujet sous un autre angle, avec un support qui peut être autre qu'un livre de classe.
Là, le jeu devient un véritable outil pédagogique, il permet de réintroduire discrètement ce qui a été vu en cours, de l'assimiler en jouant et de voir si on a compris. Un élève qui perd à un
moment du jeu se rend compte qu'il n'a pas tout compris.
[pas sûr ! On peut perdre et savoir pourquoi l'on à perdu !]
Egalement, les jeux peuvent être une émulation entre les élèves. En effet, le jeu n'est pas un travail mais une grande majorité des joueurs n'aiment pas perdre, ce qui entraîne alors mémoire,
attention et concentration.
Pour l'étude après les cours, si les élèves connaissent les jeux ludo-pédagogiques, le professeur ou le surveillant peut les laisser jouer à condition qu'ils jouent en silence et sans s'énerver,
respectant ainsi le travail des autres. Et quand des élèves sont déçus d'arrêter de jouer à un jeu sur un thème tel que la conjugaison, alors le pari est gagné.
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Commentaire d'Agnès :
Quelques pistes supplémentaires:
-Pour se rendre compte de "l'intérêt" pédagogique d'un jeu, il faut y avoir jouer. Et toujours trop peu d'adultes s'autorisent à jouer sérieusement. Exemple Bamboléo pour réviser les notions
d'équilibre en physique c'est bien .
-Pour faire jouer des enfants, il faut investir du temps. Au début, ça cafouille parce qu'il existe une culture du jeu, qui permet de comprendre facilement les fonctionnements, culture qui se
transmet de moins en moins (plus de kermesses, de jeux de cour, peu de jeux en famille). Et on a si peu de temps.
-Manque de moyens, les jeux coutent chers et les personnels, peu formés, hésitent à investir. Si il n'y a pas de ludo dans le coin...
Un espoir, l'aide personnalisée (NDT les deux heures de soutien instituées cette année). Un bel espace pour inventer une autre pédagogie...avec beaucoup de jeux dedans.
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