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La France de Sarkozy. Une société policière,violente,anti-démocratique

Publié le 26 octobre 2008 par R-Sistons
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  • La France de Sarkozy. Une société policière,violente,anti-démocratique

    Tout devient possible ! Même le "rodéo" policier...
    Au nom de la Sécurité, la démocratie
    est sacrifiée, l'humain aussi !
    Témoignage terrifiant... et si révélateur ! 
    Alerte, voici la "démocratie irréprochable" à la sauce Sarkozy !
    Le totalitarisme policier au service des puissants !
    La violence... des forces de l'ordre !
    Société policière. Sécuritaire.
    Santé, Education et Social sacrifiés.
    Interrogeons-nous :

    Quel type de société ?

    Violences
    policières
    courantes


    Témoignage. Patrick Mohr

   sept. 2008 par Farid



Je suis né le 18 septembre 1962 à Genève. Je suis acteur, metteur en scène et auteur. A Genève, je dirige une compagnie, le théâtre Spirale, je co-dirige le théâtre de la Parfumerie et m’occupe également du festival ’De bouche à oreille’. Dans le cadre de mes activités artistiques, je viens régulièrement au festival d’Avignon pour y découvrir des spectacles du ’ in ’ et du ’ off’. Notre compagnie s’y est d’ailleurs produite à trois reprises. Cette année, je suis arrivé dans la région depuis le 10 juillet et j’ai assisté à de nombreux spectacles.

28 juillet 2008

Le lundi 21 juillet, je sors avec mon amie, ma fille et trois de ses camarades, de la représentation d’une pièce très dure sur la guerre en ex-Yougoslavie et nous prenons le frais à l’ombre du Palais des Papes, en assistant avec plaisir à un spectacle donné par un couple d’acrobates.

A la fin de leur numéro, je m’avance pour mettre une pièce dans leur chapeau lorsque j’entends le son d’un Djembé (tambour africain) derrière moi. Etant passionné par la culture africaine, j’ ai monté plusieurs spectacles en Afrique et j’ai eu l’occasion d’y faire des tournées. Je m’apprête à écouter les musiciens. Le percussionniste est rejoint par un joueur de Kamele Ngoni (sorte de contrebasse surtout utilisée par les chasseurs en Afrique de l’Ouest.)

A peine commencent-ils à jouer, qu’un groupe de C.R.S se dirige vers eux pour les interrompre et contrôler leur identité. Contrarié, je me décide à intervenir. Ayant déjà subi des violences policières dans le même type de circonstances il y a une vingtaine d’année à Paris, je me suis adressé à eux avec calme et politesse, le souvenir de ma précédente mésaventure bien en tête. Mais je me suis dit que j’étais plus âgé, que l’on se trouvait dans un haut lieu culturel et touristique, dans une démocratie et que j’avais le droit de m’exprimer face à ce qui me semblait une injustice.

J’aborde donc un des C.R.S et lui demande :

« Pourquoi contrôler vous ces artistes en particulier et pas tous ceux qui se trouvent sur la place ? »

Réponse immédiate : « Ta gueule, mêle-toi de ce qui te regarde !’

« Justement ça me regarde. Je trouve votre attitude discriminatoire. »

Regard incrédule. « Tes papiers ! »

« Je ne les ai pas sur moi, mais on peut aller les chercher dans la voiture. »

« Mets-lui les menottes ! »

« Mais vous n’avez pas le droit de… »

Ces mots semblent avoir mis le feu aux poudres.

« Tu vas voir si on n’a pas le droit. »

Et brusquement la scène a dérapé.

Ils se sont jetés sur moi avec une sauvagerie inouïe. Mon amie, ma fille, ses camarades et les curieux qui assistaient à la scène ont reculé, choqués, alors qu’ils me projetaient au sol, me plaquaient la tête contre les pavés, me tiraient de toutes leurs forces les bras en arrière comme un poulet désarticulé et m’enfilaient des menottes. Les bras dans le dos, ils m’ont relevé et m’ont jeté en avant en me retenant par la chaîne. La menotte gauche m’a tordu le poignet et a pénétré profondément mes chairs. J’ai hurlé :

« Vous n’avez pas le droit, arrêtez, vous me cassez le bras ! »

« Tu vas voir ce que tu vas voir espèce de tapette. Sur le dos ! Sur le ventre ! Sur le dos je te dis, plus vite, arrête de gémir ! »

Et ils me frottent la tête contre les pavés me tordent et me frappent, me traînent, me re-plaquent à terre.

La foule horrifiée s’écarte sur notre passage. Mon amie essaie de me venir en aide et se fait violemment repousser. Des gens s’indignent, sifflent, mais personne n’ose interrompre cette interpellation d’une violence inouïe. Je suis traîné au sol et malmené jusqu’à leur fourgonnette qui se trouve à la place de l’horloge 500 m plus bas. Ils me jettent dans le véhicule, je tente de m’asseoir et le plus grand de mes agresseurs (je ne peux pas les appeler autrement), me donne un coup pour me faire tomber entre les sièges, face contre terre. Il me plaque un pied sur les côtes et l’autre sur la cheville, il appuie de tout son poids contre une barre de fer.

« S’il vous plait, n’appuyez pas comme ça, vous me coupez la circulation. »

« C’est pour ma sécurité. »

Et toute leur compagnie de rire de ce bon mot. Jusqu’au commissariat de St Roch.

Le trajet est court mais il me semble interminable. Tout mon corps est meurtri, j’ai l’impression d’avoir le poignet brisé, les épaules démises, je mange la poussière. On m’extrait du fourgon toujours avec autant de délicatesse.

Je vous passe les détails de l’interrogatoire que j’ai subi dans un état lamentable. Je me souviens seulement du maquillage bleu sur les paupières de la femme qui posait les questions.

« Vous êtes de quelle nationalité ? »

« Suisse. »

« Vous êtes un sacré fouteur de merde »

« Vous n’avez pas le droit de m’insulter »

« C’est pas une insulte, la merde » (Petit rire.)

C’est fou comme la mémoire fonctionne bien quand on subit de pareilles agressions. Toutes les paroles, tout les détails de cette arrestation et de ma garde à vue resteront gravés à vie dans mes souvenirs, comme la douleur des coups subits dans ma chair. Je remarque que l’on me vouvoie depuis que je ne suis plus entre les griffes des CRS. Mais la violence physique a seulement fait place au mépris et à une forme d’inhumanité plus sournoise. Je demande que l’on m’ôte les menottes qui m’ont douloureusement entaillé les poignets et que l’on appelle un docteur. On me dit de cesser de pleurnicher et que j’aurais mieux fait de réfléchir avant de faire un scandale. Je tente de protester, on me coupe immédiatement la parole. Je comprends qu’ici on ne peut pas s’exprimer librement. Ils font volontairement traîner avant de m’enlever les menottes. Font semblant de ne pas trouver les clés. Je ne sens plus ma main droite.

Fouille intégrale. On me retire ce que j’ai, bref inventaire, le tout est mis dans une petite boîte.

« Enlevez vos vêtements ! » J’ai tellement mal que je n’y arrive presque pas.

« Dépêchez-vous, on n’a pas que ça à faire. La boucle d’oreille ! »

J’essaye de l’ôter sans y parvenir.

« Je ne l’ai pas enlevée depuis des années. Elle n’a plus de fermoir. »

« Ma patience à des limites vous vous débrouillez pour l’enlever, c’est tout ! »

Je force en tirant sur le lobe de l’oreille, la boucle lâche.

« Baissez la culotte ! »

Je m’exécute. Après la fouille ils m’amènent dans une petite cellule de garde à vue de 4m de long par 2m de large. Une petite couchette beige vissée au mur. Les parois sont taguées, grattées par les inscriptions griffonnées à la hâte par les détenus de passage. Au briquet ou gravé avec les ongles dans le crépis. Momo de Monclar, Ibrahim, Rachid…… chacun laisse sa marque.

L’attente commence. Pas d’eau, pas de nourriture. Je réclame en vain de la glace pour faire désenfler mon bras. Les murs et le sol sont souillés de tâches de sang, d’urine et d’excréments. Un méchant néon est allumé en permanence. Le temps s’étire. Rien ici qui permette de distinguer le jour de la nuit. La douleur lancinante m’empêche de dormir. J’ai l’impression d’avoir le cœur qui pulse dans ma main. D’ailleurs, alors que j’écris ces lignes une semaine plus tard, je ne parviens toujours pas à dormir normalement.

J’écris tout cela en détails, non pas pour me lamenter sur mon sort. Je suis malheureusement bien conscient que ce qui m’est arrivé est tristement banal, que plusieurs fois par jour et par nuit, dans chaque ville de France, des dizaines de personnes subissent des traitements bien pires que ce que j’ai enduré. Je sais aussi que si j’étais noir ou arabe, je me serais fait cogner avec encore moins de retenue. C’est pour cela que j’écris et porte plainte. Car j’estime que dans la police française et dans les CRS en particulier il existe de dangereux individus qui, sous le couvert de l’uniforme, laissent libre cours à leurs plus bas instincts. Evidemment, il y a aussi des arrestations justifiées, et la police ne fait pas que des interventions abusives. Mais je parle des dérapages qui me semblent beaucoup trop fréquents. Que ces dangers publics sévissent en toute impunité au sein d’un service public qui serait censé protéger les citoyens est inadmissible dans un état de droit.

J’ai un casier judiciaire vierge et suis quelqu’un de profondément non violent, par conviction, ce type de mésaventure me renforce encore dans mes convictions, mais si je ne disposais pas des outils pour analyser la situation je pourrais aisément basculer dans la violence et l’envie de vengeance. Je suis persuadé que ce type d’action de la police nationale visant à instaurer la peur ne fait qu’augmenter l’insécurité en France et stimuler la suspicion et la haine d’une partie de la population (des jeunes en particulier) face à la police. En polarisant ainsi la population, on crée une tension perpétuelle extrêmement perverse.

Comme je suis un homme de culture et de communication je réponds à cette violence avec mes armes. L’écriture et la parole. Durant les 16h qu’a duré ma détention, (avec les nouvelles lois, on aurait même pu me garder 48h en garde à vue), je n’ai vu dans les cellules que des gens d’origine africaine et des gitans. Nous étions tous traité avec un mépris hallucinant. Un exemple, mon voisin de cellule avait besoin d’aller aux toilettes. Il appelait sans relâche depuis près d’une demi heure, personne ne venait. Il s’est mit à taper contre la porte pour se faire entendre, personne. Il cognait de plus en plus fort, finalement un gardien exaspéré surgit.

’Qu’est ce qu’il y a ? »

« J’ai besoin d’aller aux chiottes. »

« Y a une coupure d’eau. »

’Mais j’ai besoin. »

« Y a pas d’eau dans tout le commissariat, alors tu te la coinces, pigé. »

Mon voisin qui n’est pas seul dans sa cellule continue de se plaindre, disant qu’il est malade, qu’il va faire ses besoins dans la cellule.

« Si tu fais ça on te fait essuyer avec ton t-shirt. »

Les coups redoublent. Une voix féminine lance d’un air moqueur. « Vas-y avec la tête pendant que tu y es. Ca nous en fera un de moins. » Eclats de rire dans le couloir comme si elle avait fait une bonne plaisanterie.

Après une nuit blanche, vers 9h du matin,on vient me chercher pour prendre mon empreinte et faire ma photo. Face, profil, avec un petit écriteau, comme dans les films. La dame qui s’occupe de cela est la première personne qui me parle avec humanité et un peu de compassion depuis le début de ce cauchemar. « Hé bien, ils vous ont pas raté. C’est les CRS, bien sûr. Faut dire qu’on a aussi des sacrés cas sociaux chez nous. Mais ils sont pas tous comme ça. » J’aimerais la croire.

Un officier vient me chercher pour que je dépose ma version des faits et me faire connaître celle de ceux qui m’ont interpellé. J’apprends que je suis poursuivi pour : outrage, incitation à l’émeute et violence envers des dépositaires de l’autorité publique. C’est vraiment le comble. Je les aurais soi-disant agressés verbalement et physiquement. Comment ces fonctionnaires assermentés peuvent ils mentir aussi éhontement ? Je raconte ma version des faits à l’officier. Je sens que, sans vouloir l’admettre devant moi, il se rend compte qu’ils ont commis une gaffe. Ma déposition est transmise au procureur et vers midi je suis finalement libéré. J’erre dans la ville comme un boxeur sonné. Je marche péniblement. Un mistral à décorner les bœufs souffle sur la ville. Je trouve un avocat qui me dit d’aller tout de suite à l’hôpital faire un constat médical. Je marche longuement pour parvenir aux urgences ou je patiente plus de 4 heures pour recevoir des soins hâtifs. Dans la salle d’attente, je lis un journal qui m’apprend que le gouvernement veut supprimer 200 hôpitaux dans le pays, on parle de couper 6000 emplois dans l’éducation. Sur la façade du commissariat de St Roch, j’ai pu lire qu’il allait être rénové pour 19 millions d’Euros. Les budgets de la sécurité sont à la hausse, on diminue la santé, le social et l’éducation. Pas de commentaires.

Je n’écris pas ces lignes pour me faire mousser, mais pour clamer mon indignation face à un système qui tolère ce type de violence. Sans doute suis-je naïf de m’indigner. La plupart des Français auxquels j’ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d’autant plus choquant. Ma naïveté, je la revendique, comme je revendique le droit de m’indigner face à l’injustice. Même si cela peut paraître de petites injustices. C’est la somme de nos petits silences et de nos petites lâchetés qui peut conduire à une démission collective et en dernier recours aux pires systèmes totalitaires. Nous n’en sommes bien évidement heureusement pas encore là.

Depuis ma sortie, nous sommes retournés sur la place de Papes et nous avons réussi à trouver une douzaine de témoins qui ont accepté d’écrire leurs versions des faits qui corroborent toutes ce que j’ai dit. Ils certifient tous que je n’ai proféré aucune insulte ni commis aucune violence. Les témoignages soulignent l’incroyable brutalité de l’intervention des CRS et la totale disproportion de leur réaction face à mon intervention. J’ai essayé de retrouver des images des faits, mais malheureusement les caméras qui surveillent la place sont gérées par la police et, comme par hasard, elles sont en panne depuis début juillet. Il y avait des centaines de personnes sur la place qui auraient pu témoigner, mais le temps de sortir de garde à vue, de me faire soigner et de récupérer suffisamment d’énergie pour pouvoir tenter de les retrouver, je n’ai pu en rassembler qu’une douzaine. J’espère toujours que peut-être quelqu’un a photographié ou même filmé la scène et que je parviendrai à récupérer ces images qui prouveraient de manière définitive ce qui c’est passé.

Après 5 jours, soudain, un Monsieur africain m’a abordé.,C’est l’un des musiciens qui avaient été interpellés. Il était tout content de me retrouver car il me cherchait depuis plusieurs jours. Il se sentait mal de n’avoir rien pu faire et de ne pas avoir pu me remercier d’être intervenu en leur faveur. Il était profondément touché et surpris par mon intervention et m’a dit qu’il habitait Grenoble, qu’il avait 3 enfants et qu’il était français. Qu’il viendrait témoigner pour moi. Qu’il s’appelait Moussa Sanou.

« Sanou , c’est un nom de l’ethnie Bobo. Vous êtes de Bobo-Dioulasso ? »

« Oui. »

Nous avons souri et je l’ai salué dans sa langue en Dioula.

Il se trouve que je vais justement créer un spectacle prochainement à Bobo-Dioulasso au Burkina-faso. La pièce qui est une adaptation de nouvelles de l’auteur Mozambicain Mia Couto s’appellera « Chaque homme est une race » et un des artistes avec lequel je vais collaborer se nomme justement Sanou.

Coïncidence ? Je ne crois pas.

Je suis content d’avoir défendu un ami, même si je ne le connaissais pas encore.

La pièce commence par ce dialogue prémonitoire.

Quand on lui demanda de quelle race il était, il répondit : « Ma race, c’est moi. »

Invité à s’expliquer il ajouta

« Ma race, c’est celui que je suis. Toute personne est à elle seule une humanité. Chaque homme est une race, Monsieur le policier. »

Patrick Mohr 28 juillet 2008 La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil (René Char)


Farid

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Forum

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  • Sandrine Blaizot

    Je ne suis malheureusement pas surprise par le témoignage de M. Mohr. Nous sommes actuellement en France dans une situation critique de crise de confiance plus que justifiée à l’égard des forces de l’ordre, qui sont plus inquiétantes que rassurantes.

    Je vis dans un quartier parisien dit "difficile. Cette catégorisation, alliée peut être au manque de formation de jeunes policiers qui y sont "catapultés" et à la licence que ce terrain d’intervention donne semble t il à certains policiers un peu tordus de se défouler, donne lieu très souvent à des interpellations souvent abusives, parfois très musclées, toujours dégradantes, au moins par la parole : les propos tenus sont souvent abominables et faits pour provoquer des réactions des interpellés qui justifieraient une escalade de violence de la part des policiers et une mise en garde à vue. Un engrenage éprouvé et rodé, quelle misère !

    J’ai assisté à quelques unes d’entre elles, comme par exemple un gosse de 8 ans violemment plaqué par 4 CRS contre une grille de jardin public, un soir de juillet de projection en plein air, familiale et sympathique, pour avoir lancé un petit pétard (ce n’était pas lui mais de plus grands déjà disparus... et quand bien même !). Inutile de dire que la maman (africaine), qui était à côté de moi, a essayé d’intervenir : elle a été directement menacée d’être emmenée au poste, à la suite de quoi nous fumes plusieurs à protester. L’effet "foule" a cette fois fonctionné un peu...

    Mon fils et ses camarades, qui avaient 16 ans à l’époque, ont subi un contrôle en pleine rue tellement écœurant (propos racistes susurrés à l’oreille, main dans le caleçon et j’en passe) que j’ai adressé une lettre de protestation au commissaire local qui m’a reçue ensuite pour m’annoncer n’avoir pas pu retrouver la trace des policiers étant intervenus (de la tristement fameuse bac...). Classé sans suite bien sûr. Là aussi, l’un des gamins avait eu le tort, comme M.Mohr, de dire aux policiers qu’ils avaient des droits, comme celui de marcher simplement dans la rue...

    L’une de mes voisines, mère de famille d’origine africaine, a été violemment plaquée au sol dans le hall de notre immeuble devant son petit garçon de 6 ans pour être intervenue auprès d’une policière en faveur d’un jeune garçon venu récupérer auprès d’elle son petit frère (..)

    L’un de mes amis, responsable d’une association de développement social du quartier, a lui aussi été violemment agressé, jeté contre une baie vitrée, trainé au sol, bras tordu et direction le poste, etc... le soir du repas de noël de l’asso, devant toutes les familles présentes, pour être allé au devant des policiers qui commençaient un contrôle des jeunes convives sortis devant l’asso pour fumer une cigarette. Empêcher les forces de l’ordre de faire leur devoir en appréhendant cette belle brochette fumant sagement une clope sur le trottoir, de jeunes, blacks, blancs, indiens ou beurs, de Belleville et donc ayant certainement un air de dangereux délinquants (on ne sait jamais !), est un crime de lèse police et mon pote, noir (tiens c’est bizarre) l’a senti douloureusement passé ! Là aussi, lettre au procureur et au ministre, là aussi sans suite...

    Bref, des exemples, il suffit ici d’interroger n’importe qui dans la rue, et nous en aurons des centaines...

    Si un jour, un collectif décide de se monter pour coordonner une action sur le long terme pour dénoncer et lutter contre la violence policière au niveau national, je veux en être et suis bien sûr prête à vous fournir les témoignages écrits que j’ai déjà en ma possession ([email protected]).

    Bon courage à M. Mohr dans sa lutte : j’espère que la justice aura le temps d’étudier vraiment les faits, d’aller au delà des faux semblants (le coup des huit jours d’arrêt du pauvre flic violent ayant soi disant reçu une baffe lors de l’arrestation est un grand classique qui marche très fort pour influencer les juges !!!) et surtout le courage de lui donner raison et de commencer enfin à soutenir les citoyens en dénonçant, par ses jugements, la violence policière en France et le racisme bien réel au sein de ses rangs : une loi le condamne, quand sera-t-elle appliquée à des policiers ?

    Séparer les planches pourries de ceux faisant correctement leur travail, devient urgent pour réconcilier les citoyens avec leur police et lutter contre les tensions et le sentiment d’insécurité provoqués par les exactions à répétition.

  •  par Luc Je suis contrôleur à la SNCF et j’ai trop souvent l’occasion de voir les crises d’autoritarisme des flics. Cela s’est aggravé depuis l’arrivée de N. SARKOZY au ministère de l’intérieur ou la police s’est sentie les coudées franches. A présent, ils me sont devenus insupportables. Je refuse de leur serrer la main quand ils viennent sur un de mes trains et quand j’ai un problème je ne les appelle plus, je préfère me débrouiller seul et sans violence. Les gens ont de plus en plus peur de ceux qui devraient les rassurer, un comble !
    •  par Esimski Monsieur Patrice, allez jouer avec vos amis en uniforme ou alors essayez de comprendre que les radars sont juste une autre manière de remplacer les humains et le dialogue par des machines et la répression. Moins d’infirmières et plus de PV, voilà le monde de Sarko. Quel service rend-on à la société en cherchant à rentabiliser les machines que construit le frère d’un ancien ministre et en punissant toujours plus ? (..) On ne conteste ni les ordinateurs, ni Sarko, ni les CRS... On se plie et on obéit.
    •  par Adeline
    • Je pense qu’il est tout simplement conscient de la force de Sarko et de ses meutes, et que l’injustice est à l’ordre du jour. Si l’on veut être militant, c’est à ses risques et périls. On doit savoir dans ce cas que l’on risque gros, très gros. On y joue de sa vie, parfois. Je ne pourrai jamais accepter de me plier à tous ces représentants de la force car elle est injuste et surtout injustifiée !
       par Adeline
    • Malheureuse réalité à laquelle je ne saurai, pour ma part, me plier. Désolée.
    •  par Patrick La societé ne va pas mal quand on met des PV aux gens qui roulent trop vite, mais elle va mal quand on préfère systématiquement la répression à l’éducation et à la formation, quand on criminalise tous les actes hors de la norme (fumer, manifester, critiquer l’ordre établi...), quand on ne sait plus relativiser en fonction des cas — qu’on condamne autant celui qui dépasse de 3 km/h que le chauffard fou, qu’on punit plus sévèrement le voleur d’une tablette de chocolat que le patron véreux ou les capitalistes qui profitent des paradis fiscaux pour ruiner la société. Ceux-là ils ne craignent pas les violences policières, soyons rassurés.
  • il est plus que temps de faire quelque chose ! Après 17 ans passé au ministère de la justice je peux témoigner que ce que dénonce l’auteur est bien réél : face à ça, la justice ne peut ou ne veut rien faire. En effet les juges n’ont ni les moyens, ni le temps, et parfois pas l’envie d’aller voir au delà des PV qu’ils reçoivent. Des dizaines de cas similaires doivent se passer quotidiennement ou presque et ça fait sérieusement réfléchir au type de société dans lequel nous vivons !!! Ce témoignage réactive ma colère et mon indignation et me conduit à dire qu’il est temps d’agir !!! Ne pourrions nous pas profiter du net pour recueillir tous les témoignages et tenter d’en faire quelque chose ?
  • oui, c’est grave , très grave, à tous points de vue . .

    je pense aussi à votre fille, aux gosses présents, quelle tristesse, quelle horreur que ce monde, cette"démocratie" qu’on leur prépare ; en effet, soyons vigilants- vigilants : par les mots, les gestes( le vôtre) ; l’art, malheureusement ne suffit pas_ les artistes ont toujours prévenu (lubitsch dans "to be or not to be", Chaplin "le dictateur" etc...)

    merci, donc pour l’humanité, plus modestement pour l’homme .

    Emmanuelle Belloc

  • par Suliane

    "Sans doute suis-je naïf de m’indigner. La plupart des Français auxquels j’ai raconté cette histoire ne semblaient pas du tout surpris, et avaient connaissance de nombreuses anecdotes du genre. Cela me semble d’autant plus choquant." (..)

    J’espère toujours qu’en prenant le temps de transmettre et même de « pré-mâcher » l’info, de nouvelles consciences s’éveilleront au fait que : oui, nous avons de gros problèmes en France, au moins en ce moment, et au moins certainement à cause de la politique discriminatoire ambiante qui légitime selon moi fortement ce genre d’aggressions faites "par un corps constitué de l’état" (encore un, et du même ministère dans nos deux cas...).

    Il ne faut pas que chaque français se voile la face ; il faut que ce genre de témoignages ahurissants (eh, je reste ahurie en un sens, je l’avoue !) soient diffusés consciencieusement par tout un chacun, pour que les yeux se braquent courageusement vers les dérives à corriger, et du même coup vers les luttes à mener. Je ne sais pas où en est votre combat, mais je vous souhaite bien des choses.

    Amicalement, Suliane Legendre.

  • par Isia
    • Je viens de vivre la même chose.. à Paris ! 29 ans, citoyenne lambda, j’ai simplement demandé à deux policiers de cesser d’étouffer l’interpellé.. rien à faire.. j’ai donc filmé ...Et évidemment : garde à vue ! 14 h de garde à vue dans la crasse et l’urine, ils ont effacé la preuve...Sympa le retour de vacances ! Bref, arrestation abusive pour me punir d’avoir osé émettre un avis sur la violence de l’interpellation ( même pas sur le motif ! ) Mais ils ont voulu "m’apprendre", "j’allais voir, hein ".. etc..

      Et bien au contraire !

      Mon esprit citoyen s’est toujours refusé à observer sans agir une injustice, ma foi dans les valeurs démocratiques n’en est que renforcée.

      Je continuerai à dénoncer tout abus policier.

      Et comme vous le soulignez, comme vous, j’ai eu de la chance - blanche et blonde, j’ai "probablement" été favorisée.. Je n’ai pas subi de violence physique, mais comme vous, j’ai du écouter des mensonges éhontés des policiers et le mépris constant dans le regard de chaque policier croisé..

      Liberté, Egalité, Fraternité ?

      http://isia.hautetfort.com/archive/...

    •  par LUGGUY Guy-Joseph (pseudo)
    • Ce type de comportement est une honte pour la France et un déni de démocratie par des fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, et en tricolore s’il vous plaît, dans un lieu public et devant témoins. Cela me rappelle un sondage effectué sur les policiers, et dont les résultats ont été interdits de publication par les autorités du Ministère de l’intérieur : "15% des policiers recrutés aiment frapper et bastonner les jeunes et les étrangers dans la police française" (âgée entre 25 ans et 45 ans).

      Me permettez vous de faire publier votre article sur d’autres médias citoyens en citant les sources et en vous citant comme auteur ? jE SUIS moi-même chercheur universitaire sur la restauration des valeurs humaines en France et à l’école, je fus 20 ans instituteur et 20 ans formateur d’adultes enseignants. J’ai l’intime conviction qu’il est temps de dénoncer les bavures, les actes de violence de la part de tout représentant de l’autorité, car "la violence entraîne la vilonce" et c’est peu à peu "la loi du talion" qui se répand de façon insunueuse dans notre société (oeil pour oeil, dent pour dent). Dans ce cas , l’homme devient vraiment "un loup pour l’homme"(cf. Holbein).

      Comme il est temps de dénoncer TOUTE FORME DE violence (physique contre les femmes par leurs conjoints) (morale et psychologique par les patrons sur les employés ou les subalternes) (mépris de la part des riches pour les pauvres) ( etc.)

      De plus votre réaction doit être juridique et médiatisée, en essayant de ne pas devenir violent soi-même, ce qui est très difficile de ne pas utiliser ce qu’on dénonce chez l’autre, même si cet autre a un uniforme et des armes.

      Comment voulez vous qu’on respecte l’autre si, à la tête de l’état, on ne respecte pas les jeunes et les citoyens : cet irrespect nous est donné comme exemple à ne pas faire par la tête de l’état elle-même. Comment vouloir réintroduire la morale du respect à l’école quand soi-même on montre publiquement son irrespect pour les autres. Voici quatre exemples : 

       1- le chef de l’état emploie les mots de "racaille" pour les jeunes de banlieue ou il dit "casse-toi pauvre con" à quelqu’un qui ne partage pas son opinion 

       2- les banquiers de Dexia ayant été aidés massivement par l’état, c’e-à-dire par nous (tous ceux qui peient des impôts) on dépense tout de suite après 200000€ pour faire la fête
       
       3- Les retraites des petites gens sont diminuées de 2% cette année (+1,8% d’augmentation, alors que la vie a augmenté de 3,8%) par les mêmes autorités (Ministère des Finances) qui viennent de proposer une augmentation de 11% du budget de l’Elysée (cherchez l’erreur quand on se souvient de certaines promesses sur les retraites des pauvres gens !) 

       4- Le responsable de l’Assemblée propose qu’on aide et encourage ceux et celles qui depuis plusieurs années fraudent et trompent le fisc français en plaçant leur argent dans des "paradis fiscaux" C’est donc à la tête de l’état qu’on favorise les plus pourris des citoyens, et qu’on est prêt à leur faire des cadeaux...

      Continuons à faire savoir ce qui ne tourne pas rond dans notre pays, si nous tenons à rester des adultes et des enfants qui respectent les valeurs basiques qui me semblent essentielles : le bon, le bien, le juste, le vrai, et le beau.( On les retrouve dans tous les systèmes philosophiques majeurs et toutes les religions non déformées par le pouvoir, le profit, l’ego ou l’individualisme) Merci pour votre article.J’attends votre réponse pour le faire publier sur d’autres blogs, sites et journaux citoyens.

      Une politique publique d’Etat imprégnée par le mensonge et le mépris est aux antipodes d’un comportement citoyen et responsable, respectueux et moral, alors que les édiles et les élus devraient adopter un comportement servant de "modèle" aux citoyens et aux enfants de France, foi d’instituteur et foi de formateur !

      Guy LHEUREUX, alias Lugguy, peintre et poète amateur, ancien enseignant et chercheur ayant gardé quelques relans de dignité citoyenne et de rêve, de naïveté et de révolte.

      http://reveilcitoyen.org/spip.php?article170


      Et à gauche, quoi de neuf ?
      Rupture avec l'Union pour une Minorité de Privilégiés (UMP)
      http://rupturetranquille.over-blog.com/article-24098077.html


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