Ni méthode Coué, ni catastrophisme. Pourtant, les termes employés, autant que les chiffres annoncés hier par Laurent Courbu et Dominique Babin n’engagent pas à l’optimisme pour l’économie girondine. Le président et le directeur général des services de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), qui tenaient hier matin une conférence de presse, n’ont pas fait mystère des soucis que connaissent et que vont continuer à connaître les entreprises du département. Les grosses, comme les petites. «Les PME et les PMI vont être touchées quoi que l’on en dise. On ne voit pas comment elles pourraient être épargnées», a expliqué Laurent Courbu en présentant «SOS Entreprises» (05.56.79.50.00), un dispositif destiné à aider les TPE-PME à traverser la situation de crise économique. «Nous devons être plus que jamais là pour accompagner les créateurs d’entreprises, mais aussi pour donner aux entreprises les informations dont elles ont besoin.» La CCI a donc mis sur pied une cellule de 17 personnes chargée «d’être l’interface entre les entrepreneurs et l’administration». Elle sera chargée d’orienter les entreprises en difficulté et de les aider à accéder au dispositif mis en place par le gouvernement (exonération de la taxe professionnelle etc). Si, jusqu’à hier, les appels d’entrepreneurs en difficulté n’arrivaient pas en masse au standard de la CCI, Dominique Babin n’exclut pas de renforcer encore un peu plus cette cellule «SOS entreprises», si jamais les dégâts étaient plus importants que prévus. «Mieux vaut prévenir que guérir», temporisait Laurent Courbu tout en ne cachant pas que l’année à venir serait probablement très difficile pour l’économie girondine. «Il y a un signe qui ne trompe pas, c’est la fréquentation de la navette Bordeaux-Orly. Lorsqu’elle est en hausse, c’est que l’économie girondine se porte bien. Actuellement elle est de -5,5%» La difficulté pour la CCI reste de savoir si le plus dur est à venir ou pas. Les derniers chiffres de création/disparition d’entreprises ne sont pas encourageants, mais pas totalement significatifs de l’impact de la crise économique sur les entreprises locales (lire par ailleurs). Autant dire que les conséquences de la crise ne sont pas encore visibles dans ces chiffres. C’est en tout cas ce que l’on comprend dans l’analyse de Laurent Courbu : «Nous redoutons que l’effet retard sur l’année 2009 soit relativement fort.»
Sébastien Marraud
Industrie et services les plus touchés
Si le solde «création/disparition d’entreprises» reste globalement positif en Gironde (+10% par rapport à 2007), la CCI note toutefois que le nombre de dépôt de bilan est en nette augmentation (+11% par rapport à 2007). Depuis janvier, 639 entreprises ont été liquidées en Gironde, alors qu’il n’y en avait eu «que» 570 sur toute l’année 2007. Toutefois, ces chiffres portent sur des liquidations survenues avant que la crise ne se déclenche vraiment. «L’industrie et les services sont les plus touchés tandis que le commerce semble préservé», notait hier Laurent Courbu qui observe également un ralentissement des investissements.