Inflitration (intelligence économique) et déontologie

Publié le 28 octobre 2008 par Francois Jeanne-Beylot

A l'heure ou l'état s'interrogent sur une éventuelle réglementation des métiers de l'intelligence économique, il est je trouve intéressant de regarder ce qui se passe chez les journalistes. Cette profession n'est pas réglementée, mais régie par plusieurs codes de déontologie ayant pour but de "fixer les limites que les journalistes eux-mêmes s’imposent spontanément". Tel est l’objet de la déclaration des devoirs formulés ici. : la Charte des devoirs professionnels des journalistes français (révisée et complétée en janvier 1938) et la Déclaration des devoirs et des droits des journalistes (adoptée en 1971 par les représentants des fédérations de journalistes de la Communauté européenne, de Suisse et d’Autriche, ainsi que de diverses organisations internationales de journalistes).

Pourtant, le service public français a lancé récemment une émission où les informations sont collectées sous forme de caméras cachées. Cette émission, Les infiltrés, publiée sur France 2 la semaine dernière a suscité la polémique. Les codes précédemment cités recommandent aux journalistes de "ne pas user de méthodes déloyales pour obtenir des informations, des photographies et des documents" ou encore de "ne pas confondre son rôle avec celui du policier". D'autre part, le Code Pénal français qui s'applique à tous les citoyens, dont les journalistes, stipule dans son article 434-23 que "le fait de prendre le nom d'un tiers, (...) est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75000 euros d'amende." L'usurpation d'identité est donc punie par la Loi.

Face à cette comparaison, je me dis dans un premier temps que les métiers de l'intelligence économique pourraient prendre exemple sur ceux des journalistes et plus particulièrement des journalistes d'investigation en éditant une charte signée par un organisme suffisamment représentatif de la profession (aujourd'hui inexistant). Dans un deuxième temps, je me dis que ces codes de déontologie ne sont pas forcément respectés (à commencer dans cet exemple par des journalistes du service public). Mais je persiste sur cette nécessité de la profession de se prendre en main par elle même et ne pas attendre que l'état le fasse. Après, il y aura toujours de canards boiteux qui ne respecteront pas les règles du jeu. Au moins il le feront sans entacher la profession. Pour apporter ma pierre à l'édifice, voici la charte de déontologie que nous appliquons

François JEANNE-BEYLOT