En raison d’un grand nombre d’activités intra-muros, je limite mes déplacements au-delà du périphérique à trois voyages trimestriels. En réalité, je crains surtout qu’une fréquentation trop régulière de la banlieue n’altère mon jugement et que je finisse par succomber aux sirènes des trajets sur la ligne A ou C du RER. Une telle faiblesse mettrait un terme à mes révélations quotidiennes sur Paris. Je m’emploie donc à résister.
Malgré toutes mes précautions, le destin (ou plutôt le travail) se joue de moi. Je viens en effet d’entreprendre trois voyages inédits en l’espace de trois jours, me contraignant à étrenner mes souliers neufs sur les trottoirs de Bry sur Marne, Nanterre et Montreuil.
Si le trajet jusqu’à Montreuil s’avère simple (le métro me dépose à destination), les deux autres excursions se révèlent plus périlleuses. En plus du RER, je découvre avec bonheur que les bus de banlieue se succèdent à des horaires pas forcément réguliers…
Outre le dépaysement (je n’ai malheureusement pas eu le temps de prendre des photos), ces trajets longue distance présentent un avantage singulier : ils donnent du temps pour lire et pour écrire. Bref : la banlieue libère la créativité.