Je crois avoir déjà indiqué que depuis deux ans l’espace régional autour de Luxembourg fait l’objet de rencontres informelles, mais très constructives sur le patrimoine juif. Celui qui fait trace des communautés et souvent de leurs souffrances, mais aussi celui qui témoigne d’une continuité, dans les contacts qui continuent à se construire entre chercheurs juifs et non juifs et communautés, de la Lorraine à la Rhénanie-Palatinat, sans oublier le Grand-duché de Luxembourg, et d’Arlon à Bruxelles. Un travail remarquable sur les cimetières est ainsi mené dans et autour de la capitale de la Belgique, une très intéressante exposition a eu lieu à Arlon voici deux ans et les services de la DRAC lorraine font de même.
J’étais heureux qu’à l’occasion de la résonance de deux événements, à deux semaine de distance, les traducteurs du livre sur Yossel de Rosheim se retrouvent au Grand-Duché, là même où se trouve le siège de l’Association pour la Protection et la Valorisation du Patrimoine Juif qui pilote l’itinéraire du Conseil de l’Europe.
Un tel itinéraire a constitué un véritable défi à envisager de la part des associations qui ont décidé d’y travailler. Surtout qu’ils ont orienté ce travail dans la volonté de faire d’abord connaître les aspects positifs, ceux qui concernent l’apport de la culture juive à la culture, à l’histoire et à la mémoire de l’Europe, plutôt que les aspects négatifs, ceux de la mémoire des drames, de l’anti-judaïsme et de l’anti-sémitisme, culminant dans la Shoah.
Mais je ne peux m’empêcher de remarquer que la malice peut se glisser partout.
Depuis quelques semaines, le site paperblog (en lien à droite) m’a demandé de publier ces notes également dans les rubriques appropriées, ce que j’ai accepté volontiers, avec un accroissement visible de la fréquentation.
Mais je savais que je m’exposais à un entourage publicitaire qui n’existe pas sur le blog du Journal Le Monde. Par conséquent, notre Grand Frère Google scrute maintenant les articles et affiche des liens sponsorisés en fonction des thèmes et des mots clefs. Rien à redire à cela ; le monde de l’internet vit de ce grand maillage mondial où le moteur de recherche le plus puissant contribue à faire venir sur ce blog, comme sur le site de l’Institut des itinéraires culturels, des visiteurs du monde entier.
Si je dis malice, c’est que depuis mes deux articles sur la Journée Européenne de la Culture juive, en dehors de la promotion d’hôtels strasbourgeois ou alsaciens, une autre annonce qui m’intrigue, apparaît avec une certaine fréquence.
Le site, dont je ne donnerai pas la référence se nomme IGENEA et propose à ses visiteurs de chercher quelles sont ses racines génétiques…par ADN.Très sérieusement, il est proposé de répondre aux questions : « Suis-je Viking ? Suis-je Celte ? Suis-je Germain…et bien entendu : Suis-je Juif ? »
Je lis, mais sans vraiment comprendre… « L’appartenance à certains haplogroupes peut indiquer une origine juive. En outre, un certain profil ADN est appelé « Haplotype Cohen Modal », car on le retrouve plus souvent dans le sous-groupe juif des Cohanim. Ce haplotype réfère clairement à une origine juive. »
Je rêve ? Ou bien on a trouvé l’arme définitive pour le futur Hitler à venir ?Je rêve sans doute ! Car même pour185 euros le test proposé, j’ai l’impression que la firme suisse me propose du vent et de surcroît dangereux…mais sur l’immense toile qui vient balayer ce blog, les yeux de Google vont certainement trouver celui ou celle qui me donnera une réponse cohérente.
Photographie : La Rosa Bianca – Sophie Scholl. Film de Marc Rothemund