L’UMP et le PS qui fricotent, ça fait peur. Christian Estrosi et Michel Vauzelle répliquent qu’ils parlent d’une seule voix pour mieux se faire entendre de Paris. Et Patrick Allemand ? Il tient la chandelle…
« C’est le premier mariage que nous célébrons à la Villa Masséna ». Dans la belle demeure voisine du Négresco où il compte bientôt sceller les unions civiles, Christian Estrosi n’a pas manqué de souligner le symbole. Et quel symbole : le leader de l’UMP azuréenne et le patron socialiste de la Région Paca main dans la main, unis par la volonté de faire avancer les grands projets sous les lustres, les lambris, et les plafonds ornés de fresques.
LGV, TER, JO, OIN : ils sont d’accord sur tout ! Difficile à croire. Prenons la LGV, sujet ultra sensible, pour voir… Estrosi : « Je ne comprendrais pas que le citoyen subisse des querelles de tracé » ; Vauzelle : « Ne cherchons pas dans le tracé une raison de ne pas faire la LGV ». Bluffant. Et tant pis si la variante dite « des métropoles » plombe la facture de 3,5 milliards d’euros et le temps de parcours entre Nice et Paris de plusieurs dizaines de minutes par rapport au tracé de « l’Arbois ».
Le village de Pelvoux contre la métropole niçoise
Sur les JO, même unité ? « J’apporte tout mon soutien à la candidature de Nice ; les Alpes du nord les ont déjà eu, c’est maintenant au tour des Alpes du sud » plaide l’ancien Garde des Sceaux. Oubliant qu’il a subventionné la candidature de Pelvoux, Michel Vauzelle laisse même entendre que le village des Hautes-Alpes (440 habitants) devrait se rallier à la candidature de la métropole niçoise.
Ce beau pragmatisme ferait presque oublier que l’on parle ici de politique, que des divergences existent et, accessoirement, que les prochaines élections régionales auront lieu dans moins de deux ans. Patrick Allemand doit se demander comment il va pouvoir continuer à tenir son rôle de principal opposant à Christian Estrosi tout en demeurant le premier vice-président à la Région de son nouveau-meilleur-ami, Michel Vauzelle.
Le tramway niçois n’aura pas ses 25% de subvention régionale
Le dilemme ne préoccupe pas ce dernier. « La politique sur les grands aménagements est différente de la politique locale. Et puis je suis un président de gauche d’une région où toutes les communes sont de droite. Il est normal que je leur donne de l’argent ! ». Combien pour Nice et les Alpes-Maritimes ? Le « protocole d’accord » paraphé hier par Christian Estrosi et Michel Vauzelle ne le dit pas. On saura juste que la ville de Nice n’obtiendra pas de la Région la subvention couvrant 25% du montant de l’extension de la ligne 1 du tramway qu’elle réclamait. L’honneur est sauf pour Patrick Allemand.
Par Jérôme Guidi