L’art du bogolan

Par Ghislain

D’où vient le bogolan, comment est-il fabriqué ?

Comment sont obtenus ces couleurs éclatantes et naturelles tel que le marron bogolan, le bleu indigo ou le vert que l’on retrouve sur deco ethnique ?

Découvrez la fabrication et l’origine de nos sets de table naturels bogolan, chemin de table bleu indigo et tissus décoratifs fait artisanalement présents dans la catégorie décoration murale.

Chemin de table vert
Chemin de table bogolan
Chemin de table indigo

Le Bogolan :

Du bambara « bogo » la terre et « lan » avec, le bogolan est la technique traditionnelle Malienne de fixation de la terre sur du tissu et notamment sur du coton.

Plusieurs décoctions végétales comme le galama ou le pékou permettent d’obtenir les teintes des tissus bogolan.

La boue récupérée dans les mares est trempée au moins deux semaines dans l’eau. Elle est ensuite appliquée sur le tissu à l’aide de petits bâtonnets ou de pinceaux. Le tissu est ensuite séché au soleil puis lavé pour éliminer l’excédent de terre et ne conserver que ce qui est réellement fixé.

L’opération est renouvelée jusqu’à ce que l’intensité de couleur souhaitée soit atteinte.

Le bogolan est encore très largement utilisé au Mali, notamment pour les costumes traditionnels. En effet, l’antibiotique naturel contenu dans les feuilles de « galama » explique que les tissus bogolan soient traditionnellement portés par les jeunes circoncis. On leur attribue des vertus soignantes.

L’indigo :

L’indigo, gala en bambara, est une plante poussant généralement spontanément à l’état sauvage. Les teinturières recueillent les feuilles de gala vers la fin de la saison des pluies. Elles sont pilées, séchées et conservées à l’abri de l’humidité.

On peut les trouver sous forme de boules sur le marché local. Les boules d’indigo sont bouillies dans de l’eau avec de la potasse. La décoction est conservée pendant plusieurs jours.

Elle fermente et ce n’est que lorsqu’elle dégage une forte odeur irrespirable, que l’on peut procéder à la teinture.

Dans un village, on saura donc toujours vous indiquer le logement des teinturières…

Le gala donne toujours une couleur un peu terne, aussi trempe-t-on alors les tissus dans le mélange à plusieurs reprises et parfois plusieurs jours selon l’intensité de couleurs voulue.

Après chaque trempage, les fibres teintes sont de couleurs jaune pale, mais exposé à l’air l’indigo s’oxyde et vire au bleu. Au Mali, l’indigo est utilisé depuis des siècles pour la teinture des vêtements.

Autrefois, les pratiquants du monothéisme portaient de préférence des habits indigo pour se différencier des autres religions. Chez les ethnies du Mandé, le pagne indigo est couramment porté par la femme en couche.

Le vert :

La couleur verte est un mélange de bogolan et d’indigo : elle est obtenue en mélangeant le galama du bogolan avec de l’indigo.

A  l’origine de nos produits :

L’atelier Kasobané

Ancien élève puis professeur à l’Institue National des Arts (INA) de Bamako, Boubacar Doumbia a un excellent sens de la pédagogie qu’il utilise pour former des apprentis. Il dispose sans doute de l’un des meilleurs savoir-faire en bogolan et teinture naturelles au Mali et parvient même à mélanger cette technique à celle de l’indigo, réalisant ainsi des couleurs rares, comme le vert.

Il est également capable d’appliquer du bogolan sur du bois, réalisant ainsi de magnifiques décorations murales.

Il a choisi d’installer son atelier à Ségou, la seconde ville du Mali, où les jeunes ne sont pas encore « pourris » par la capitale. Son objectif est de perpétuer son savoir-faire traditionnel dans un esprit de qualité et de maintenir les jeunes au pays.

Boubacar Doumbia est l’un des fondateurs de la galerie Kasobané de Ségou où il expose les bogolans fabriqués par ses apprentis.

Les produits qu’il fabrique sont très variés : rideaux ethniques, housses de coussins, écharpes, nappes… et son imagination n’a pas de limites, tant dans la technique que dans les motifs réalisés.

La vingtaine d’employés de l’atelier bénéficient d’un salaire juste ainsi que d’une prime versée sur un compte d’épargne. Celui-ci leur sert à acquérir un logement, à accéder ainsi que leur famille aux soins et à l’éducation, et à investir le jour où ils voudront démarrer une activité à leur propre compte.

Les articles réalisés par l’arelier Kasobané sont issus du commerce équitable, vous pouvez retrouver les teintes naturelles tel que l’indigo ainsi que le bogolan dans nos catégories art de la table, déco murale et déco de salon.