En cette période de crise du système capitaliste qui forcément touche en premier lieu les plus démunis, la vulgarité confine à l’indécence dans les rangs de la majorité présidentielle.
Plutôt que de chercher à venir en aide aux petits porteurs, aux petits épargnants, à tous ceux qui ont emprunté pour se loger et qui par la conjugaison de la chute de l’immobilier et de la hausse des taux, voient leurs prêts relais plomber les économies d'une vie, le président de l’assemblée nationale propose « humblement » d’amnistier ceux qui ne savent pas ce que « participer à l’effort national » signifie, ceux qui connaissent parfaitement le fonctionnement des comptes bancaires off-shore, bref tous ces bons citoyens qu’il s’agirait de supplier de revenir déposer leurs gains plus ou moins licites sur le sol français.
Monsieur Accoyer, puisqu’il s’agit de lui, certainement missionné en éclaireur selon la méthode Sarkozyste bien connue du pavé dans la mare, est donc en train d’envisager de promouvoir l’argent sale, le petit intérêt personnel égoïste, au nom des besoins de liquidité de l’Etat français. On croit rêver.
Je sais bien que Sarko et compagnie ne sont pas à une contradiction prêt, mais n’était-ce pas le même Sarko qui récemment prônait l’impunité zéro pour les responsables de la faillite financière vers laquelle les économies s'engouffrent? N’était-ce pas lui qui exigeait des sanctions modèles au nom du « il faut trouver les responsables »?
Je ne suis pas dupe au point de penser que ces diatribes avaient le moindre brin de sincérité, mais alors si les truands aux impôts et à l’argent parfois sale sont appelés à la rescousse pour venir sauver la France du marasme actuel, qui peut encore croire un seul instant que le pantin qui nous gouverne envisage autre chose que de protéger les intérêts, encore et toujours, d’un petit nombre de privilégiés ?
Qui peut croire un instant alors aux affirmations qui consistent à garantir la caution de l’Etat à tous les dépôts bancaires des particuliers sur le sol français quand on est prêt à se priver des ressources dues par les magouilleurs en tout genre spécialistes de l’évasion fiscale ?
Je ne sais si cette nouvelle idée démentielle trouvera une application concrète, mais rien que le fait qu’elle ait pu germer dans les esprits de nos dirigeants, en dit long sur les intentions d’améliorer le sort de chacun et d’instaurer dans ce système fou, une once de déontologie indispensable à la défense des intérêts collectifs.