Rien que le titre laisse à sourire tant il s’affiche comme peu crédible pour qui suit un tant soit peu la chose politique dans ce pays.
C’est pourtant l’angle d’attaque communicatif désormais trouvé par Sarkozy et ses conseillers pour parvenir à redresser l’image de tous ces libéraux qui se sont vautrés dans le marché libre et le moins d’Etat depuis des décennies et qui désormais vont nous expliquer en quoi l’économie de marché resterait l’horizon indépassable pour qui veut maximiser le bien-être de toute population.
Les sociaux-démocrates n’ont qu’à bien se tenir à entendre Sarkozy car son discours est désormais emprunté à tous ces libéraux régulateurs qui ne voient que par l’économie de marché mais qui s’élèvent pour faire semblant d’agir contre ce capitalisme financier dérégulé qui serait la honte du vrai capitalisme bienfaiteur.
Tout ceci n’est qu’une parade de plus, une stratégie de dupe visant à endormir le citoyen sur l’agonie d’un système dont des décennies d’implantation n’ont aboutie qu’à l’augmentation de la misère dans le monde et à la dégradation de nos environnements et de nos protections sociales.
Vanter aujourd’hui l’économie de marché et assurer de sa volonté de lutter contre les dérives du capitalisme en voulant lui apprendre le droit chemin n’est qu’un leurre.
L’économie de marché depuis plusieurs décennies est louée par ceux qui prônent le libre échange, la dérégulation maximale, le non interventionnisme d’Etat. Et c’est ceux-là même qui aujourd’hui veulent plus d’intervention de l’Etat pour réguler les marchés financiers ?
Comment peut-on croire que le capitalisme financier, conséquence directe de l’évolution naturel du capitalisme moderne dérégulé censé apporter une maximisation des richesses et des bien-être individuels, soit l’avatar ponctuel d’une perte de contrôle momentanée des Etats alors qu’il constitue l’aboutissement d’un système, celui de l’unique recherche de la maximisation des profits, celui de la notion de richesse promulguée en aboutissement de la vie de chacun.
Ne nous y trompons pas, l’économie de marché que Sarkozy continue de vanter est le support le plus abouti du capitalisme, il n’est surtout pas le lieu qui permet à l’Etat d’assurer la défense de l’intérêt collectif pour tous les biens essentiels à la vie de chacun.
Assurer vouloir mettre de l’ordre, vouloir réguler le capitalisme tout en perpétuant la promulgation de l’économie de marché est d’une contradiction assumée sans nom, un nouveau piège tendu par tous ceux qui ont vu et voient leurs idéaux boire la tasse en cette période d’incertitude économique, mais qui continuent à avoir la tête hors de l’eau tant que ceux qui les élisent continueront de croire que le capitalisme puisse engendrer une économie de marché bienfaitrice pour leur quotidien.
L’économie de marché continue et continuera d’assurer la lutte des classes en mode capitaliste, c’est à dire de façon avantageuse pour tous ceux qui savent que capital rime avec pouvoir sur tous ceux qui leur servent à s’enrichir.