Samedi dernier, j'ai fait le voyage à Amiens pour participer à la 5 ème rencontre LPV Picardie. Encouragé par Chinbourg, je me suis laissé tenter pour déguster une bonne trentaine de vins dont 2/3 d'Anjou blancs à base de chenin exclusivement issus du millésime 2005 mais aussi des rouges à base de Cabernet Franc de l'appellation Chinon.
Voici donc le récit d'une très belle journée passée autour de passionnés n'ayant pas hésité à braver les kilomètres venant pour certains de Liège en Belgique et même de Touraine pour d'autres.
Première partie : le cépage Chenin
Anjou blancs, 2005
Les vins ont été dégustés par 2 à l'aveugle et dévoilés après chaque binôme.
1 - Domaine Mosse : Le Rouchefer.
Nez aérien et floral sur les agrumes. Léger fumé. Bouche minérale et droite. Pas mal.
2 - Stéphan Przezdziecki : Un bout de Chenin.
Sensation de gras au nez avec des notes vanillées et exotiques. Bouche marquée par le bois à ce stade
3 - Richard Leroy : Le Clos des Rouliers.
Belle robe lumineuse paille. Très beau nez de fruits jaunes presque confits. Bouche tirant vers la pomme et le coing avec une belle longueur. Jolie acidité qui supporte le vin pendant toute la dégustation. Un très beau vin.
4 - Domaine Mosse : Domaine Mosse.
Nez paraissant à un moëlleux tel offrant de belles notes de fruits exotiques voir de raisins passerillés. La bouche offre un boisé élégant mais la finale est un peu sèche.
5 - Château de Suronde (tiré sur fût)
Nez légèrement fumé offrant des notes de poires appuyées et étrangement sucrées. Le vin s'ouvre ensuite sur des senteurs d'élevage plus marquées. La bouche révèle une légère minéralité, de poire et de coing mais manque de tension. Finale iodée.
6 - Domaine Jo Pithon : Les Pépinières
Le coing marque fortement ce nez qui est fermé. Bouche tendue comme un arc mais avec un beau potentiel à celui qui l'attendra sagement.
7 - Richard Leroy : Les Noëls de Montbenault.
Le nez est fin et tendu montrant un certain potentiel. Bouche vive et fumée avec une rétro de poire. Un joli vin encore. A revoir dans quelques années.
8 - Didier Chaffardon : Anjou
Nez un peu trop exhubérant de coing, de chèvrefeuille et de pierre mouillée. La bouche est bien mince après le vin n°7 de Richard Leroy. Finale chaude.
9 - Didier Chaffardon : Isidore.
Couleur jaune très soutenue. Nez confit avec un boisé travaillé. Bouche équilibrée avec beaucoup de gras. Finale longue réhaussée par le bois. Un peu too much pour le moment.
10 - Domaine Jo Pithon : Les Treilles.
Un fruit très pur pour ce nez (coing, ananas, poire). Une bouche minérale et équilibrée avec une finale fumée donne un superbe vin ! Mon préféré de la journée. Dire qu'il s'agit de vignes plantées en 2001.
11 - Domaine des Sablonnettes, Joël Ménard : Les Genêts.
Nez effacé et alcooleu. La bouche paraît très marquée par l'iode et le "brûlé". Bof bof
12 - Jean-Christophe Garnier : Bézigon.
Nez évoquant la boulangerie et le pain sortant du four, la pomme blette. Bouche ne possédant pas la tension attendue. Bof
13 - Benoît Courault : Gilbourg.
Nez super effacé, mais en fouinant bien, il y des notes végétales et de citron . La bouche offre ces mêmes notes végétales. Vin sans trop d'intérêts.
14 - Damien Laureau : Clos Frémur.
Nez très oriental marqué par le pain d'épice et les épices, l'orange confite et anisée. Bouche minérale mais un peu mince.
15 - Cyrille Le Moing : Les Grains de Maligné.
Couleur jaune trouble. Forte minéralité mêlée de fruits blancs et secs. Pas mal, presque oxydé. Bouche tendue comme un arc offrant une acidité omniprésente pendant la dégustation.
Voici donc la fin de cette dégustation à l'aveugle. Beaucoup de belles choses, bien travaillées, mais certaines un peu trop marquées par le bois.
Mon top 3 et pas vraiment de surprises : Les Treilles de Jo Pithon, Les Noëls de Montbenault de Richard Leroy et enfin encore Richard Leroy avec son Clos des Rouliers.
L'ami Charles avait apporté un chenin pâtiné par l'âge, un Marc Angeli, Anjou blanc 1995, cuvée Christine. Nez présentant des arômes de pâtes de coing. La bouche est légèrement oxydée et fluide. C'est parfaitement buvable.
Pour terminer, encore quelques chenins, mais cette fois-ci liquoreux.
Mark Angeli, moût de raisin partiellement fermenté, issu de raisins passerillés, cuvée "Mathilde" 1995. Un vin qui n'a pas obtenu l'AOC Bonnezeaux. Nez serré et confit d'abricot sec. Bouche parfaitement digeste et peu chargée en sucre. Bel équilibre avec encore une certaine acidité malgrés ses 12 ans.
Claude Papin, Coteaux du Layon Beaulieu 2001. Un nez très riche, floral et botrytisé. Une bouche large et massive. Un peu trop peut-être.
2 Layons, 2 styles...
Richard Leroy, Coteaux du Layon Faye d'Anjou, Les Noëls de Montbenault 2001. Un nez plus en retrait que son le Layon de Papin, mais plus élégant et plus "naturel". La bouche est superbement équilibrée et s'étire tout en longueur grace à une acidité sur le fils du rasoir. Finale fraîche. Bravo
La suite prochainement avec une petite verticale d'un domaine bien connu mais aussi d'autres...