La Tresse de Jeanne de Nathalie de Broc

Un village près de Roscoff, au début du XXe siècle. Jeanne est très attachée à son père, Louis Querrien, qui part chaque année exercer son métier de "johnny", marchand d'oignons au porte-à-porte, outre-Manche. C'est une rude épreuve pour la fillette qui doit rester avec sa mère, dure et distante, et sa soeur aînée qui la déteste. C'est dire avec quelle impatience elle attend à chaque fois le retour de son père. Mais cette année-là, en novembre 1905, le bateau qui ramène les "johnnies" fait naufrage au large des côtes de Saint-Malo. Le corps de Louis n'est pas retrouvé. Jeanne n'a que huit ans, mais elle est certaine que son père est en vie, qu'il n'a pas embarqué. Le jour de ses seize ans, elle se fait embaucher pour aller vendre, elle aussi, des oignons en Angleterre. Elle le fait pour retrouver la trace de son père. Un dur apprentissage, au cours duquel elle rencontrera des personnages hors du commun, et qui l'aidera à trouver son chemin de femme.

L'interview

Sur quoi repose l'intrigue de votre dernier roman, La Tresse de Jeanne ?
Nathalie de Broc : Pour résumer, ce roman repose sur la quête incessante d'une jeune fille pour retrouver son père que tout le monde pense mort. Elle est persuadée qu'il est toujours vivant, même après le naufrage du bateau sur lequel on le croyait. Elle ne pense qu'à le retrouver : c'est une obsession. Alors elle part à sa recherche des années plus tard, et pour cela, elle endosse son métier, celui de "johnny".

Et Jeanne fut la première femme "johnny" ?
Nathalie de Broc : Oui, mais seulement pour les besoins du roman ! Jeanne a huit ans quand son père disparaît. Elle n'est qu'une enfant, mais elle n'a pas besoin de preuve : elle sent, elle sait qu'il est vivant, parce qu'elle lui est très attachée. Sa tresse, c'est son lien avec son père. A seize ans, elle n'a pas renoncé à le retrouver : elle décide de partir à sa recherche outre-Manche et pour cela, elle se fait "johnny". Elle doit se confronter à la réalité pour devenir adulte et finir par admettre le destin de son père. Juste avant de partir, Jeanne coupe sa belle tresse.