Les ministres de l’UE se réunissent les 27 et 28 octobre pour tenter d’établir une position commune sur le thon rouge en amont de la réunion de l’ICCAT (Commission Internationale pour la Conservation des Thonidés de l’Atlantique) qui se déroulera du 17 au 24 novembre, à Marrakech au Maroc. Cet organisme est notamment en charge de la gestion du stock de thon rouge de Méditerranée.
Les ministres des Pêches français, espagnol et italien ont prouvé leur incapacité à faire respecter les quotas alloués chaque année par l’ICCAT et à lutter contre la pêche illégale. « Seule une fermeture immédiate de la pêche permettrait d’éviter l’effondrement du stock de thon rouge en Méditerranée », affirme François Chartier, chargé de la campagne Océans de Greenpeace France.
Un rapport publié en septembre dernier par des experts indépendants juge par ailleurs « inacceptable » la manière dont l’ICCAT a géré jusque-là la pêcherie du thon rouge. « Alors que le quota de pêche alloué par l’ICCAT à l’UE pour 2007 s’élevait à 28 500 tonnes, on sait que c’est plus du double qui a été pêché, soit environ 60 000 tonnes. On est très, très loin des recommandations des scientifiques qui préconisent l’abaissement du quota à 15 000 tonnes de thon rouge par an pour éviter l’effondrement du stock », déplore François Chartier.
« Les ministres sont avant tout préoccupés par la défense des intérêts de la pêche industrielle, même si cela les conduit à ignorer les recommandation des scientifiques et à condamner l’avenir de la pêche », regrette François Chartier.
La question des quotas de pêche en mer Baltique et en mer Noire, ainsi que ceux des espèces de grands fonds est également à l’ordre du jour du conseil des ministres de l’UE. Greenpeace est particulièrement préoccupée par l’état des stocks de thon rouge en Méditerranée et dans l’Atlantique-Est mais aussi par ceux de cabillaud dans la mer Baltique orientale et des espèces de grands fonds les plus vulnérables.