Le top 10 des artistes les plus chers de la planète

Article du Point n°1883 de la semaine dernière :

#1 - Jeff Koons
Le must du marché
Né en 1955, vit à New York.
Prix record: 14,5 millions d’euros.
On ne présente plus l’artiste qui a les honneurs de Versailles jusqu’au 14 décembre. Son oeuvre est devenue un must du marché de l’art, possédée par les plus puissants collectionneurs, d’Eli Broad - cofondateur de l’empire immobilier Kaufman & Broad - à l’homme d’affaires français François Pinault - propriétaire du “Point”.
Mais ce sont les collectionneurs des ex-pays de l’Est qui ont fait récemment monter sa cote. La fortune ukrainienne du gaz Viktor Pintchouk a investi en quelques heures, aux enchères, 33,5 millions de dollars pour seulement deux oeuvres de l’artiste.
A noter : Koons produit en très petite quantité, ce qui fragilise moins sa cote en période de crise.

Note perso : Découvert pour la première fois à 15 ans au musée Guggenheim de Bilbao avec l’immense chien fleuri Puppy, je ne savais alors pas que j’étais prise en photo devant l’oeuvre d’un des artistes les plus chers de sa génération. Bien sûr aujourd’hui, je connais mieux toute son oeuvre.

#2 - Damien Hirst
Le roi de l’artbusiness.
Né en 1965, vit à Londres.
Prix record: 12,7 millions d’euros.
Il n’a pas eu d’exposition majeure dans les musées depuis longtemps, mais ce qui l’intéresse, c’est de contrôler sa carrière et de vendre cher. Hirst est devenu un grand sculpteur… du marché de l’art. Opération très réussie en septembre avec des enchères qu’il a lui-même organisées et promues chez Sotheby’s: 140 millions d’euros obtenus. Cela ne veut cependant pas dire que sa cote et son oeuvre ne seront pas réexaminées dans un avenir proche.
#3 - Jean-Michel Basquiat
La valeur sûre.
Mort en 1988 à 28 ans.
Prix record: 9,6 millions d’euros.
Un des grands mythes de la création actuelle, mort prématurément. Il a créé un style unique, mélange d’art brut et de street art. Mais le top des prix concerne exclusivement deux années: 1981-1982.
#4 - Takashi Murakami
L’art comme produit de luxe.
Né en 1962, vit à Tokyo et New York.
Prix record: 8,7 millions d’euros.
Hyper-médiatique, hyper-offensif. Il fait partie des stars actuelles qui n’hésitent pas à associer leur nom à une marque de luxe pour tenter d’atteindre la postérité. Cependant, il a su aussi se renouveler en terme de créativité avec de nouvelles peintures très intéressantes.
#5 - Peter Doig
L’accident des enchères.
Né en 1959, vit à Trinidad.
Prix record: 7,7 millions d’euros.
Un peintre excellent qui renouvelle l’exercice (cf. son exposition à la Kunsthalle de Francfort jusqu’au 4 janvier 2009). Il fut un temps le chouchou de Charles Saatchi. Ce prix excessif est le fruit de la lutte entre deux supercollectionneurs.
#6 - Cai Guo-Qiang
Le recordman de l’art chinois.
Né en 1957, vit à New York.
Prix record: 5,7 millions d’euros.
Le Guggenheim Museum de New York lui a consacré tout son espace au printemps dernier. C’est le plus Américain des Chinois, avec un travail qui aime jouer avec le feu (d’artifice) et le spectaculaire.
#7 - Zeng Fanzhi
Le protégé de Saatchi.
Né en 1964, vit à Pékin.
Prix record: 5,4 millions d’euros.
Si les Chinois les plus connus valent si cher, c’est d’abord parce qu’ils sont soutenus par les Occidentaux, qui parient sur le boom économique local mais sont aussi fascinés par cette nouvelle peinture figurative.
#8 - Richard Prince
Le vétéran de l’art branché.
Né en 1949, vit à New York.
Prix record: 4,7 millions d’euros.
Depuis les années 80, il s’approprie des images, archétypes de la société médiatique qu’il transforme en oeuvre d’art. Son grand retour sur le marché date de 2004, et cette nouvelle ancienne star jouit sans retenue de ce revival des cotations.
#9 - Liu Xiaodong
Réaliste capitaliste.
Né en 1963, vit à Pékin.
Prix record: 4,6 millions d’euros.
Le peintre de la réalité chinoise contemporaine.
#10 - Yue Minjun
Le sourire du marché.
Né en 1962, vit à Pékin.
Prix record: 3,9 millions d’euros.
Son instrument marketing : des personnages qui sourient toujours. A moins que ce ne soit une grimace ?

Conclusion : Beaucoup de New Yorkais et de Pékinois finalement dans ce top 10. Les artistes français n’y sont pas présents, mais cela ne veut pas dire qu’ils sont absents sur le marché internationale de l’art contemporain. Un Français (né à Shangai tout de même), Yan Pei-Ming, retrouve ses toiles vendues à 1,1 million d’euros. ll y a également Richard Texier, Jules de Balincourt… Et les fameuses photographes kitsch et glamour du couple Pierre & Gilles partent tout de même à 100 000 euros.

P.S.: je signale une nouvelle vente aux enchères consacré à l’art graffiti chez Artcurial demain 28 octobre. Vive la crise !