La semaine dernière, on est allés faire du rock à des cérémonies de promotions.
Ce qui signifie, en gros, qu'entre deux remises de diplômes ou discours de directeurs, on décoiffait la salle à grand renfort d'amplis branchés sur 11.
Et des discours, on en a entendus un sacré paquet. Dans tout le tas, y a deux anecdotes qui valent à mon sens la peine d'être relatées.
La première racontait l'histoire d'un étudiant auquel on avait posé, lors d'un examen, le problème suivant:
"Déterminer la hauteur d'un bâtiment à l'aide d'un baromètre?"
Il y apporta cette réponse: "On monte sur le toit du bâtiment, on attache le baromètre à une corde, et on le laisse glisser au bas du batiment. Lorsqu'il touche le sol, on marque la corde, on remonte le baromètre et on mesure la distance entre celui-ci et la marque."
Son professeur lui donna un "0", mais l'étudiant contesta cette note, estimant qu'il méritait un "20". Les deux hommes se mirent alors d'accord pour laisser trancher un expert. Celui-ci proposa de laisser à l'étudiant une préparation de dix minutes pour répondre à nouveau au problème, reformulé ainsi:
"Déterminer la hauteur d'un bâtiment à l'aide d'un baromètre, en utilisant les lois de la physique."
Comme après cinq minutes, l'étudiant n'avait encore rien écrit, l'expert s'approcha et lui demanda s'il souhaitait abandonner. Ce à quoi l'étudiant rétorqua qu'il disposait de plusieurs solutions et cherchait la meilleure d'entre elles. Finalemenet, il proposa la réponse suivante: "On monte sur le toit équipé du baromètre et d'un chronomètre. On laisse choir le baromètre en mesurant son temps de chute, et on peut ainsi déterminer la hauteur du bâtiment grâce à la formule h = 1/2 gt2.
L'expert se tourna alors vers le professeur et lui demanda s'il abandonnait. Celui-ci acquiésça et l'étudiant sorti.
Mais l'histoire ne se termine pas tout-à-fait là.
L'expert, curieux, rattrapa l'étudiant dans le couloir et lui demanda quelles autres réponses il aurait pu apporter à ce problème. L'étudiant en apporta plusieurs, notamment qu'il pouvait déterminer la hauteur en se servant du baromètre comme d'un pendule et en mesurant l'oscillation au sol et sur le toit ou (la meilleure pour la fin) monter dans la cage d'escalier en se servant du baromètre comme étalon pour obtenir la hauteur de l'immeuble en nombre de baromètres.
Enfin, l'expert demanda à l'étudiant s'il connaissait la réponse qu'on attendait de lui. L'étudiant approuva, mais expliqua que la question l'ennuyait et qu'il ne supportait plus cette école où l'on s'évertuait à tuer dans l'œuf toute forme d'inventivité. Sur ce, il tourna les talons et sortit.
Ce qui donne toute sa saveur à cette histoire, c'est d'apprendre que l'étudiant n'est autre que Niels Bohr, prix nobel de physique en 1922…