ACDL a décidé de vous faire (re)découvrir de grands poètes dont on ne se lasse jamais et vous propose de vous faire bercer par leurs mots qui deviennent mélodie, le temps d’un article.
Aujourd’hui redécouvrons ensemble Charles Baudelaire (1821-1867), un être tourmenté, qui après avoir dissipé sa fortune personnelle, mène une vie de bohème. C’est en 1841 qu’ils commencera à écrire Les Fleurs du Mal, puis entraîné par la Révolution il se mettra à écrire des critiques littéraires, et traduire des écrivains comme Edgard Poe. Son œuvre les Fleurs du Mal, donnera lieu à un procès et plusieurs pièces seront condamnées, jugées immorales. Certains disent que c’est le grand mal de sa vie, la rêverie, qui a donné naissance à cette œuvre parmi les plus puissantes de la poésie française.
Harmonie du Soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l’air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
-
Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir;
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
-
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige,
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir!
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
-
Un cœur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux recueille tout vestige!
Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige…
Tout souvenir en moi luit comme un ostensoir!
-
Ce poème fut écrit en 1857, inspirée par une grande amie de Baudelaire: Mme Sabatier.