Les industriels de l'armement n'ont pas de souci à se faire. Selon nos informations, l'Etat devrait leur passer des commandes pour 101 milliards d'euros. C'est en effet la part réservée aux dépenses d'équipement dans la loi relative à la programmation militaire 2009-2014, examinée mercredi prochain en Conseil des ministres avant d'être transmise au Parlement.
L'Elysée a procédé aux derniers arbitrages : Hervé Morin, le ministre de la Défense, disposera de 185 milliards d'euros pour mettre en œuvre ce texte, qui fixe la stratégie militaire de la France pour les 6 prochaines années. 65 milliards d'euros pour couvrir les frais de personnel, une vingtaine de milliards pour les coûts de fonctionnement et donc une centaine supplémentaire pour renouveler les équipements de l'armée. Pour ce dernier poste de dépenses, Michèle Alliot-Marie avait eu droit à 88,8 milliards d'euros lors de la précédente loi de programmation militaire, votée en 2002.
L'industrie des satellites, qui fournissent de précieuses images au renseignement militaire, est l'une des grandes gagnantes de ce nouveau cru. Le système actuellement utilisé, Helios 2, arrivera à bout de souffle vers 2015. La relève devrait être assurée via un programme appelé "Musis", dont l'appel d'offres n'est pas encore lancé. Ce marché ne devrait toutefois pas échapper à Astrium (EADS) et Thales. Les travaux de conception du satellite sont d'ores et déjà lancés. L'Etat devrait, selon un spécialiste, y consacrer un peu plus d'un milliard d'euros.
Les suppressions de postes confirmées
L'industrie navale n'a pas non plus à se plaindre. Certes, la construction d'un deuxième porte-avions, que Jacques Chirac avait jugée "indispensable", est reportée aux calendes grecques. Mais la commande au groupe DCNS de 6 sous-marins nucléaires, baptisés "Barracuda", est confirmée. Montant de la facture: 7,9 milliards d'euros.
A l'arrivée, la loi de programmation militaire devrait être proche des propositions contenues dans le Livre blanc sur la défense, rendu public le 17 juin dernier. "Tout le Livre blanc, rien que le Livre blanc", confirme-t-on dans l'entourage d'Hervé Morin. Pour ce faire, la Grande Muette a dû dégager des marges de manœuvre budgétaires. Et donner des gages à Bercy : la suppression en six ans de 54.000 postes (sur 326.000), ainsi que le regroupement des personnels dans 90 "bases de défense" et un "Pentagone à la française" à Paris.
Source du texte : leJDD.fr