Pourquoi part-on ? Pourquoi reviens-t-on aussi, parfois, sur ces lieux dont on a mis tant d'ardeur à oublier la saveur ? Qu'est-ce qu'un touriste ? Et qu'est-ce qu'un touriste qui ne joue pas au touriste ? Un voyageur a-t-il besoin de quitter son chez soi pour voyager ? Rêver, cuisiner, penser n'est-il pas aussi une belle manière de provoquer le voyage ? Voyager, et chercher ailleurs à reproduire ce que l'on connaît chez soi, est-ce réellement "voyager" ?
Le recueil de nouvelles de Georges Flipo suscitent toutes ces réflexions là, et bien d'autres encore.
J'en ai aimé le ton, l'humour. J'ai apprécié les images d'amérique du sud évoquées (Les sources froides), les personnages faillibles (Confiteria Ideal, Une incartade). Ces contes modernes, légers et fins, ont été une agréable bouffée d'oxygène après quelques lectures bien denses. J'ai un peu dérapé sur un ou deux récits frôlant l'onirisme (Et à l'heure de notre mort), mais ai été largement conquise par l'ironie de certains autres (La route de la soie, Rapace).
"Le sentiment d'exil en littérature" est un thème de lecture qui me tient à coeur depuis toujours, Qui comme Ulysse s'inscrit tout à fait dans ce cadre là. Je suis donc heureuse de m'être plongée un bel après-midi d'octobre dans ces histoires "en partance".
Une citation inscrite en incipit, en lieu et place d'un extrait...
"Ne demande pas ton chemin à quelqu'un qui le connaît, tu risquerais de ne pas te perdre..." (Rabbi Nachman de Breslau)
Retrouvez l'auteur sur son blog : http://georges-flipo-auteur.over-blog.com/
Et quelques liens de lectures ici