Le passage de flambeau entre Véolia et Kéolis, qui doit encore être confirmé en conseil de Cub, devrait entraîner quelques changements. Du côté des syndicats de traminots, la vigilance prime
L’entreprise Véolia Transport, anciennement Connex et auparavant CGFTE gère les transports en commun sur Bordeaux et la Cub depuis 1954. Aussi, la surprise fut de taille jeudi soir en apprenant que l’actuel exploitant venait d’être détrôné par l’opérateur Kéolis pour la délégation du service public des transports sur la Cub. Même si cette décision du bureau de la Cub doit encore être approuvée par le conseil de communauté fin novembre, du côté des syndicats de traminots, on se prépare déjà à ce changement de main. «Nous allons découvrir comment Kéolis va vouloir travailler et c’est là qu’il faudra que l’on soit vigilant quant à nos conditions de travail et au maintien de nos salaires», souligne Jean-Luc Doucereux, du syndicat FO. Une vigilance qui portera également sur les accords d’entreprise que Kéolis a un an pour dénoncer. A ce sujet, une intersyndicale de Véolia a été reçue mercredi dernier, à la veille du choix du candidat, par Vincent Feltesse, le président de la Cub. «Il nous a assuré que dans les offres des deux candidats, il n’était pas question de toucher aux accords d’entreprise», précise Alain Fermigier secrétaire général de la CFTC. Toutefois, face à l’inquiétude des salariés, les représentants des syndicats ont demandé que cet engagement soit écrit noir sur blanc. «Nous avons demandé comme garantie supplémentaire que cela soit acté dans le contrat qui sera rédigé entre la Cub et le délégataire». En attendant, les traminots préfèrent rester sur leurs gardes d’autant que Kéolis n’en est pas à ses premiers déboires avec les salariés des entreprises qu’elle a reprises. C’est le cas à Lyon où les accords d’entreprise ont été récemment dénoncés par Kéolis, entraînant protestations et mouvements de grève chez les salariés. «A Lyon, c’est un peu différent. Il existe près de 300 accords d’entreprise dont certains sont en vigueur depuis près de 70 ans et d’autres se contredisent. C’était peut être nécessaire de remettre les choses à plat mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment des salariés», poursuit Alain Fermigier.
Stella Dubourg